Ça
y est ! Le premier budget de notre nouvelle équipe municipale est
voté !
Hélas
! Le miracle annoncé n'a pas eu lieu, la baguette magique n'a pas
fonctionné et la dure réalité s'est imposée aux nouveaux élus
comme elle s'était imposée aux équipes précédentes.
Qu'en
est-il donc des belles promesses de la campagne électorale de madame
Bouillot dont voici un petit rappel non exhaustif, loin s'en faut :
«
Nous optimiserons toutes les zones
qui donnent l'image de notre ville, nous supprimerons les friches
urbaines, nous offrirons des terrains et salles de sport en bon état,
nous aurons des rues et des routes propres et en bon état, nous ne
réaliserons pas le projet du foirail de la Verte Vallée et la
population pourra exprimer ses désirs... »
Malgré
ces belles déclarations, au vu du budget prévisionnel de 2015,
force est de constater :
-
que nos sportifs continueront de faire de belles glissades sur le sol
humide du gymnase Albert Monfort lors des grandes manifestations,
quand l’hygrométrie ambiante se fera bretonne,
-
que la ruine du vieil abattoir Salomon, derrière la gare, continuera
d'accueillir le visiteur égaré dans un décor digne du Bal des
vampires,
-
que, au grand dam des riverains, l'ancien collège Saint-Laurent
continuera de trôner et de se délabrer rue de la Fontaine au milieu
d'un terrain vague en plein cœur de la ville,
-
que le programme de voirie continuera d'être bien étriqué,
sacrifié sur l'autel des normes de sécurité. (Certains auront
quand même droit à un petit lot de consolation : la route de
Kerlias pourra enfin rivaliser avec sa parallèle « départementale
» de l'axe Carhaix-Guingamp grâce à son bel enrobé à 65 000
€...)
Ce
dernier point illustre d'ailleurs combien, d'une façon générale,
la conception des priorités de la nouvelle équipe municipale semble
obéir à une logique très particulière qui laisse rêveur.
Ainsi,
n'est-ce pas, ne vaut-il pas mieux refaire la route de Kerlias peu
empruntée car elle ne dessert que trois ou quatre habitations avant
la dernière portion de la route du Peulven, beaucoup plus fréquentée
et qui est dans un état pitoyable surtout après les récents
travaux sur le réseau des eaux pluviales ? Les habitants du Peulven
et de ses alentours auraient-ils la malchance de ne pas avoir de «
bons » voisins ou de n'avoir pas su profiter de ceux-ci lors de la
mandature précédente ?
Ainsi
les locaux de l’ancien collège rue Anatole Le Braz seront-ils
équipés d’un ascenseur qui ne servira à rien tant que les salles
du futur local multifonctions ne seront pas aménagées. En
attendant, nos anciens continueront à renoncer aux spectacles dans
la salle de théâtre plutôt que d’escalader le terrible escalier
qui mène au premier étage de la salle des fêtes.
Ainsi
le plan d’eau sera-t-il de nouveau équipé d’une vanne de fond
réglementaire permettant sa vidange complète en complément de la
vanne latérale qui vient d’être refaite cet hiver et qui pourtant
apportait déjà une bonne sécurité. A la suite de la remarque de
Carole Le Jeune concernant ce point, madame Bouillot allègue
l'obligation de réaliser ces travaux pour 2016. Argument non
recevable, car les pouvoirs publics savent tenir compte des réalités
et faire preuve de patience quand la bonne foi est au rendez-vous. A
la place de l'installation de cette vanne laquelle, quoi qu'en dise
madame Bouillot , aurait pu être reportée d'un an, pourquoi ne pas
programmer soit l'ascenseur de la salle des fêtes, soit
le local multifonctions dans sa totalité afin que l'école de
musique puisse s'y installer au plus vite et cesse ainsi de payer
3600€ de loyer annuel, rue des Martyrs ?
Malgré
tout, signalons un point de bon sens dans ce budget dont ce n'est pas
le point fort : après discussion, le projet d'éclairage du virage
du Moulin du Plessis réclamé par la gendarmerie pour sécuriser le
chemin jusqu'au Bacardi est mis en « stand by » en attendant que
l'on soit fixés sur le devenir de la salle de spectacles.
Par
ailleurs, si la logique de Madame Bouillot dans l’ordre des
priorités laisse rêveur, nous demeurons tout autant fascinés par
sa constance dans l’inconstance et sa faculté d’oubli. Vous ne
vouliez pas du projet de foirail à 466 500 € TTC ? Eh bien, vous
en aurez un à 580 320 € TTC !
C
'est ce qui s'appelle traiter le mal par le mal. Un vrai remède de
cheval : la formation de vétérinaire de madame la maire
referait-elle surface ?. Oui, oui, vous avez bien lu : 580 320 €
sur la base des estimations de l'architecte et du paysagiste, 120 000
€ TTC de plus, pour l’instant ! Encore faut-il que les 223
200 € TTC de subventions obtenus par l’équipe « de touristes et
d'incapables » qui précédait, soient véritablement versés dans
leur totalité. Comme l'a souligné Carole Le Jeune, au vu des
modifications apportées au projet initial et lorsqu’on sait
combien la Région est pointilleuse sur le respect des critères pour
lesquels ces subventions sont accordées en Contrat de Pays, on peut
se poser sérieusement la question. En ce qui concerne les visées
différentes des deux projets, lors de la séance du conseil de
lundi, madame la maire a cru bon d'ironiser en ajoutant que, s'il ne
s'agissait que de donner quelques couleurs environnementales et
pédagogiques au dossier, elle se faisait fort d'évoquer dans ce
dernier quelques manifestations de « land art » ou de « chasse à
l’œuf »... Madame la maire ferait bien parfois de se taire car ce
manque de respect vis à vis des fonctionnaires chargés de vérifier
l'utilisation des fonds publics et qu'elle prétend être capable de
berner, pourrait bien finir par lui jouer des tours...
La
reprise de ce projet du foirail tant décrié a laissé la minorité
perplexe. Que n’avait-on pas entendu pendant la campagne électorale
sur ce projet « pharaonique » et « sans intérêt », qui «
devait assécher les finances » et dont « la population ne voulait
pas » ? (Vous commencez à connaître ce petit refrain...).
D'ailleurs,
entre nous soit dit, la « population », elle, n’a toujours pas
l’air d’en vouloir du fameux projet au vu des réactions
entendues pendant la réunion publique et de l'absence totale de
suggestions enregistrées sur le cahier mis depuis à disposition à
la mairie et demeuré rigoureusement vierge.
Mais
qu’importe ! Les finances sont tellement bonnes à Callac,
l’endettement tellement bien maitrisé !
Tiens
! On n'aura même pas besoin d’augmenter les taux
d’imposition communaux. Oui, c’est la surprise : une promesse
faite au débotté pendant la réunion publique qui sera tenue !
Ces
finances saines (merci qui ?) permettront aussi à la ligne des
subventions aux associations de continuer d’augmenter pour
encourager le dynamisme associatif de Callac. On est riches, je vous
dis ! Une trésorerie comme on n'en voit plus ! Pas de pitié
cependant pour les quelques retardataires qui seront « punis » et
verront leur subvention diminuer fortement. Ce sera le cas pour RKB
(500€ au lieu de 950 les autres années) et l'Amicale des pompiers
(300 au lieu de 460), pompiers dont, en début de séance, la maire
évoquait l'infaillible dévouement ... pour finir par leur « sucrer
» une bonne partie de leur subvention ! Y aurait-il un petit côté
Mère Fouettard chez madame Bouillot ?
En
conclusion, les quatre élus de la minorité se sont abstenus sur le
vote du budget d’investissement par respect pour le choix d’une
majorité de Callacois qui s’était rangée pendant les municipales
aux arguments de campagne de Lise Bouillot prônant « l’annulation
du projet du foirail » . ( Reprendre au refrain). De plus,
ils ont émis quelques interrogations sur les priorités dans les
choix budgétaires comme expliqué plus haut. Ils se sont aussi
abstenus lors du vote concernant la punition infligée à l'Amicale
des pompiers.
L'abstention
de principe de la minorité ne changera rien à la chose et les
Callacois auront donc finalement droit à l’aménagement du site de
l’ancien marché aux veaux malgré eux. Reste à savoir s’ils se
l’approprieront... Mais ce petit détail n’a pas l’air non plus
d’être la priorité de leur nouvelle majorité municipale, en tout
cas pas la préoccupation de celle qui mène et retourne ses troupes
comme un seul homme, à savoir madame Bouillot...
La
soirée s'est terminée pour tous les élus, majorité et minorité,
par un... « buffet froid », dans tous les sens du terme, autant que
frugal...Que voulez-vous, ma brave dame, il n'y a pas de petites
économies quand on se lance dans des travaux « pharaoniques » et
qu'on espère pouvoir, un jour, mettre ses pas dans ceux de Cléopâtre
!