samedi 19 décembre 2015

CALLAC, A GAUCHE TOUTE ! LE COTE OBSCUR DE LA FARCE…





Ainsi donc Callac est toujours à gauche. Certains s’étaient bien vite emballés après les municipales de 2014. On avait cru «  Callac libérée ! 1944 effacée ! La vermine rouge  qui maintenait la ville sous son étau depuis la libération définitivement anéantie ! », comme le proclamait, tout en nuances, dès le lendemain des élections un site d’extrême-droite bretonne.

Eh bien non ! Il s’agissait surtout d’une victoire personnelle de madame Bouillot due à ses talents de bonimenteuse et à un désaveu cinglant de la liste des sortants. Dont acte !. Mais l’illusion n’aura-t-elle duré que le temps du boniment ? En moins de deux ans, les électeurs se sont-ils déjà aperçus qu’ils se sont fait rouler ? En tout cas, les résultats des Départementales comme des Régionales ne laissent aucun doute: Callac est toujours à gauche avec 54,48% pour la liste de J.Y. LE DRIAN et  45, 52 % pour la droite  et  l 'extrême-droite réunies.

Alors comment expliquer ce si rapide retour à gauche des électeurs callacois ? Il faut dire que les revirements post-campagne concernant le marché aux veaux ou les rythmes scolaires, les valses-hésitations sur le projet minier, les annonces prématurées, la conduite autoritaire et réglementariste des affaires de la commune, l’absence de démarche participative, tout cela ne correspond pas du tout à l'alléchant discours publicitaire de campagne municipale de madame Bouillot..

Même sa belle mécanique de communication semble s’être enrayée comme le prouve cet article désastreux en page régionale d'Ouest-France où le triumvirat callacois, j'ai nommé Lise Bouillot, Jean Paul Le Louët et Martine Tison,  pose devant un étal du marché en annonçant, entre autres propos déplacés, la récente fermeture de la  librairie tout  en ironisant sur le démon « Amazon.fr » . Réaction à cet article d' une Callacoise excédée  : «  Eh bien, celui qui ne savait pas où se suicider sait maintenant qu’il faut venir à Callac ! »

Très inquiétant aussi quand on devine, toujours à travers cet article, que la majorité municipale ne se soucie absolument pas  du devenir  de l’offre de soins à Callac, offre de soins qui d'ici quelques mois va poser de sérieux problèmes. Il semble que madame l’adjointe aux affaires sociales, pourtant particulièrement bien placée pour faire avancer un projet de maison médicale pluridisciplinaire, soit bien plus préoccupée par son avenir politique régional et par sa start up informatique. A moins que le « Callac Soft Institioûûte » ne s’occupe aussi de soigner les dents en plus de concurrencer l’offre locale de matériel et de cours d'informatique !

Madame Bouillot va-t-elle reprendre la main à la suite de la réunion organisée le 7 décembre entre les  deux tours des Régionales sur le thème de la réforme territoriale ? Cette réforme initiée par monsieur Sarkozy, annulée en 2012 par monsieur HOLLANDE  puis retricotée aujourd’hui, engage notre territoire pour de longues années. Madame Bouillot a justifié le choix unanime du conseil municipal de Callac pour une fusion avec Poher Communauté et son refus d’une fusion simple avec la CCKB de Rostrenen, comme le propose monsieur le préfet des Côtes d’Armor.

Il était temps qu'elle communique sur ce sujet comme le réclamait sa minorité depuis plusieurs mois. Même si la réunion est venue un peu tard,  le vote du conseil municipal de Callac ayant eu lieu le 17 novembre dernier, elle a eu le mérite d’exister. Hélas, le public était constitué essentiellement d’élus initiés : une bonne partie des maires du canton, le conseiller départemental. On notera au passage l'absence remarquée du président de notre communauté de communes … !

Le citoyen callacois ne s’était pas mobilisé à l’appel de notre maire. Est-ce parce qu'il a le sentiment qu’il s’agit là d’un tripatouillage de plus entre élus ? Que les dés sont déjà jetés ? Que tout cela est, comme pour le projet minier, une farce démocratique orchestrée par le préfet ? Ou, tout simplement, que le citoyen s’en fout comme de sa première chemise ?

Pourtant, des explications claires ont été données, du moins celles qui pouvaient l'être comme celles  sur l’historique de la démarche. Evidemment, bien des points restent obscurs car on n' étudiera sérieusement les conséquences de la fusion qu’après la décision définitive du préfet au 31 mars prochain, enfin.... s’il n’y a pas de recours.
C’est qu’elle y tient à sa fusion avec Carhaix, madame Bouillot, puisque son programme de campagne reposait en grande partie sur ce mariage tant désiré. Depuis, il semble que son engouement pour le président de Poher Communauté se soit quelque peu émoussé. C’est bien connu, la passion ne dure pas plus de deux ans ! Mais si ce projet devait lui aussi capoter, alors que resterait-il du bilan de madame Bouillot aux prochaines élections municipales ?

Bref, il faudra négocier en quelques mois la complexité des problèmes que soulève cette réforme  au niveau du personnel, des compétences, de la fiscalité et de la gouvernance.  D’ici là, on aura peut-être perdu un soutien de poids dans ce type de marchandage politico-administratif. En effet, parmi les quatre communes ( Bulat, Saint-Servais, Maël-Pestivien, Saint-Nicodème) qui demandent finalement leur rattachement à Guingamp, il y a  la commune de  notre conseiller départemental, maire de Saint-Servais, le seul qui semble avoir la stature pour affronter le terrible Man Poher, Christian Troadec. Madame Bouillot semble d'ailleurs elle-même  avoir conscience de ce problème à en juger par le nombre de fois où elle a caressé,  au cours de la réunion, le possible «  déserteur » dans le sens du poil !

 On s’étonne aussi d’entendre Madame Bouillot louer le bon esprit qui règne dans notre communauté de communes, alors que les 4 communes qui font désormais sécession, avaient voté à l’unanimité leur rattachement à Carhaix le 23 septembre dernier ! Comprenne qui pourra !

 Est-ce ce genre de comportements, de manœuvres sournoises, de petits calculs carriéristes, de petits arrangements entre amis ou ennemis d'hier qui feraient basculer une bonne partie de nos concitoyens du côté obscur d’une farce dont ils seraient eux-mêmes les dindons ? Il est grand temps, avant qu'il ne soit trop tard, qu'à tous les niveaux, les responsables politiques prennent conscience des dangers de cette  mérule noire qui s'insinue partout et dans laquelle notre démocratie finira par totalement s'engluer.


Cette Mérule Noire tapie au fond de grands trous qu’elle creuse dans notre sous-sol ,
Cette Mérule Noire qui  souille l’eau de nos sources et la transforme en un poison visqueux qui envahit notre être,
Cette Mérule Noire  qui  brûle en un bûcher ardent et disperse dans la haute atmosphère tous les rêves du temps des couleurs et  des lumières,
Cette Mérule Noire qui sème  sur nos plaines la discorde et la haine,
Cette Mérule Noire  qui noie sous la mer nos danses et nos fêtes,
Cette Mérule Noire qui transforme en déserts nos  champs fertiles où prospéraient la liberté, la fraternité, l’égalité et la paix,
Cette Mérule Noire qui change nos amis en ennemis,  la vie en mort, l’amour en haine, l’espoir en résignation,
Cette Mérule Noire qui cultive en nous l’ignorance, la petite lâcheté, le veule aveuglement, le charme du néant.

Il est temps de nous réveiller pour que renaissent les fleurs de printemps, la caresse du vent, le chant des oiseaux, le frémissement de l’eau et que disparaisse à jamais le cauchemar de la sournoise Mérule Noire.