samedi 27 février 2016

Dernières nouvelles du front...

Mais c'est qu’ils ont failli m’enfumer, ces allumés du pneu*, ces enflammés de la saucisse grillée ! Moi qui pensais passer tranquillement l'hiver sur le rond-point de Kerguiniou  au pied des jolis plants d’arbres qu’une poignée d' inoffensifs écologistes  avaient plantés pour fêter la COP21... voilà que je me retrouve dans la peau d’un envoyé spécial expédié en première ligne en zone de guerre !

Quel carnage ! Vision d'apocalypse qui risque de durer car le pire est que madame le maire de Callac a opté pour le statu quo et a décidé de ne pas toucher à ce « jardin partagé » à l'esthétique très contestable au motif qu’elle ne veut pas payer pour les  agriculteurs ou pour le département... C'est sans doute sa participation à l’année du centenaire de la bataille de Verdun. Il suffirait d'un beau discours et d'une petite plaque commémorative, d'une photo dans le journal avec les artistes  créateurs de ces oeuvres de « Hard art » et le tour serait joué, ça pourrait déplacer des foules... Enfin, mieux vaut en rire pour ne pas en pleurer...

 Après ce dramatique épisode où j’ai bien failli finir gazé ou grillé façon chipolota, c’en est bien fini de mon hibernation. J'espère que cette précoce douceur printanière va me redonner goût à la vie et que je vais pouvoir retrouver le plaisir de trotter tranquillement le long de la voie ferrée d’autant plus que celle-ci est en réfection et que je n’ai pas à me soucier du passage du TER...

Mais cela sera-t-il suffisant pour me remettre un peu de baume au coeur ? Mes nuits blanches étaient-elles prémonitoires ? Que Callac me paraît triste ! Toutes ces maisons à vendre. Les rumeurs chaque jour plus alarmantes sur la fermeture de plusieurs commerces. Le désert médical qui s'annonce...  Quel tableau ! Avec maintenant en plus aux deux entrées de la ville nos ronds-points rendus dantesques  par des agriculteurs en plein désarroi qui  trouvent un exutoire à leur détresse en rajoutant des problèmes à un territoire qui n'en manque déjà pas. Ils se trompent de cibles, de méthode et de ... meneurs !

Il est vrai que madame le maire ne peut pas être sur tous les fronts. Le champ de bataille de la réforme territoriale semble plus semé d'embûches qu'elle ne l'imaginait. La voilà fâchée avec Christian Troadec, le président de Poher Communauté,  celui qu’elle invoquait depuis des années  tel un héros salvateur : Ô futur Lancelot du Lac de la Verte Vallée, Ô messie du Centre Bretagne, Ô Robert Bourdin breton !
Rappelez-vous le premier texte du Hérisson Callacois en avril 2014 :

« Dans ce blog, vous pourrez suivre le combat de Sanzétikète Doré et du Comcom commun, Argoatus Callacus ? Qui l’emportera ? Quelle engeance produiront les amours de Sanzétikète doré et du Troadecus vorgensis , ce monstre friand de saints en granit et de Comcoms communs ? Cette fresque onirique vous entraînera dans le dédale de la locale-politique. »

Eh bien vous avez la suite ! Troadecus vorgensis a trahi effrontément Sanzétikète Doré avec la Grande Prêtresse de Carnoët. Le cœur de la délaissée est brisé tandis que le traître se pourlèche les babines devant cette énorme pièce montée de saints en granit qu’on prépare pour la cérémonie de mariage début 2017.

Dans ce combat de Titans, le fourbe et rusé Comcom commun Argoatus  Callacus sourit dans l’ombre. Son plan machiavélique a fonctionné encore mieux qu'il ne l'espérait. Meurtrie au plus profond de son âme , Sanzétikète Doré s’apprête à se retirer au couvent des Ursulines où siège  la communauté de communes de Guingamp et où elle pourra méditer tout à loisir ses égarements amoureux. Pourtant, elle avait été prévenue ! Ne te jette pas ainsi dans les bras de cet ogre monstrueux ! Garde tes distances ! Fais-toi désirer ! Ne t’offre pas trop vite ! Mais voilà , il est bien tard pour écouter ces sages conseils.

La saga se terminera-t-elle ainsi ? Qui sait ? Tout peut encore changer. Il faut dire que les fourberies et les rebondissements n'ont pas manqué dans cet imbroglio. Souvenez-vous : le 17 novembre dernier, le conseil municipal de Callac votait dans une belle unanimité  la fusion avec Poher Communauté en s’appuyant sur de solides arguments (qui demeurent d'ailleurs tout aussi solides aujourd’hui) cela n'a pourtant pas empêché, quelques semaines plus tard, les sept délégués communautaires de notre commune de demander à rejoindre Guingamp ! Et cela sans consulter à nouveau le conseil municipal et encore moins les électeurs  dont certains avaient élu Lise Bouillot pour qu’elle unisse Callac à Carhaix.

Il y a fort à parier que ces problèmes de personnes et ces sombres manœuvres arrangent bien  le préfet qui voyait d'un mauvais oeil le saute-mouton par-dessus la frontière du département. Callac risque donc de se retrouver au bout d'un  territoire aberrant en forme de chapeau de sorcière, long d’une centaine de kilomètres, regroupant des communes touristiques et riches du bord de mer comme Paimpol, des communes urbaines autour de Guingamp, des communes rurales plutôt dynamiques au nord de la RN12  et nos pauvres communes purement rurales du  Centre Bretagne que nos futurs associés surnomment déjà, un brin moqueurs, le « Sud hent douz ».
Bref, un territoire hétérogène, réunissant des collectivités aux  intérêts divergents, dans lequel nous risquons fort d'être la dernière roue du carrosse !

Dans cette assemblée d’une petite centaine de membres, il faudra compter avec des barons politiques de haute volée nantis d’une forte personnalité tandis que chacune des communes de notre ex-canton aura un petit représentant à l’exception de Callac qui en aura deux, bien mince consolation...
  
L’arrêté préfectoral définitif sera signé  le 31 mars, arrêté  sur lequel le conseil municipal de Callac devra de nouveau se prononcer avant le 30 août 2016. Nos conseillers municipaux renieront-ils leur décision mûrement réfléchie du 17 novembre 2015 ou devront-ils manger cet indigeste chapeau d’Halloween ?

 Il est temps qu'arrive  le printemps, sa douce lumière et son souffle léger, peut-être nous aidera-t-il à sortir de ce psychodrame riche en coups tordus de toutes sortes et qui pourrait, il est vrai, être drôle s’il n’était si désastreux pour notre petite commune !
                                           
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* Merci au lecteur ou à la lectrice qui nous a soufflé cette périphrase dans son commentaire  !