Ainsi
donc Callac est toujours à gauche. Certains s’étaient bien vite
emballés après les municipales de 2014. On avait cru «
Callac libérée ! 1944 effacée ! La vermine rouge
qui maintenait la ville sous son étau depuis la
libération définitivement anéantie ! », comme le
proclamait, tout en nuances, dès le lendemain des élections un site
d’extrême-droite bretonne.
Eh
bien non ! Il s’agissait surtout d’une victoire personnelle
de madame Bouillot due à ses talents de bonimenteuse et à un
désaveu cinglant de la liste des sortants. Dont acte !. Mais
l’illusion n’aura-t-elle duré que le temps du boniment ? En
moins de deux ans, les électeurs se sont-ils déjà aperçus qu’ils
se sont fait rouler ? En tout cas, les résultats des
Départementales comme des Régionales ne laissent aucun doute:
Callac est toujours à gauche avec 54,48% pour la liste de J.Y. LE
DRIAN et 45, 52 % pour la droite et l
'extrême-droite réunies.
Alors
comment expliquer ce si rapide retour à gauche des électeurs
callacois ? Il faut dire que les revirements post-campagne
concernant le marché aux veaux ou les rythmes scolaires, les
valses-hésitations sur le projet minier, les annonces prématurées, la conduite autoritaire et réglementariste des affaires de la
commune, l’absence de démarche participative, tout cela ne
correspond pas du tout à l'alléchant discours publicitaire de
campagne municipale de madame Bouillot..
Même
sa belle mécanique de communication semble s’être enrayée comme
le prouve cet article désastreux en page régionale d'Ouest-France
où le triumvirat callacois, j'ai nommé Lise Bouillot, Jean Paul Le
Louët et Martine Tison, pose devant un étal du marché en
annonçant, entre autres propos déplacés, la récente fermeture de
la librairie tout en ironisant sur le démon
« Amazon.fr » . Réaction à cet article d' une
Callacoise excédée : « Eh bien, celui qui ne savait
pas où se suicider sait maintenant qu’il faut venir à Callac ! »
Très
inquiétant aussi quand on devine, toujours à travers cet article,
que la majorité municipale ne se soucie absolument pas du
devenir de l’offre de soins à Callac, offre de soins qui
d'ici quelques mois va poser de sérieux problèmes. Il semble que
madame l’adjointe aux affaires sociales, pourtant particulièrement
bien placée pour faire avancer un projet de maison médicale
pluridisciplinaire, soit bien plus préoccupée par son avenir
politique régional et par sa start up informatique. A moins que le
« Callac Soft Institioûûte » ne s’occupe aussi de
soigner les dents en plus de concurrencer l’offre locale de
matériel et de cours d'informatique !
Madame
Bouillot va-t-elle reprendre la main à la suite de la réunion
organisée le 7 décembre entre les deux tours des
Régionales sur le thème de la réforme territoriale ?
Cette réforme initiée par monsieur Sarkozy, annulée en 2012 par
monsieur HOLLANDE puis retricotée aujourd’hui, engage notre
territoire pour de longues années. Madame Bouillot a justifié le
choix unanime du conseil municipal de Callac pour une fusion avec
Poher Communauté et son refus d’une fusion simple avec la CCKB de
Rostrenen, comme le propose monsieur le préfet des Côtes d’Armor.
Il
était temps qu'elle communique sur ce sujet comme le réclamait
sa minorité depuis plusieurs mois. Même si la réunion est venue un
peu tard, le vote du conseil municipal de Callac ayant eu lieu
le 17 novembre dernier, elle a eu le mérite d’exister. Hélas, le
public était constitué essentiellement d’élus initiés : une
bonne partie des maires du canton, le conseiller départemental. On
notera au passage l'absence remarquée du président de notre
communauté de communes … !
Le
citoyen callacois ne s’était pas mobilisé à l’appel de notre
maire. Est-ce parce qu'il a le sentiment qu’il s’agit là d’un
tripatouillage de plus entre élus ? Que les dés sont déjà
jetés ? Que tout cela est, comme pour le projet minier, une
farce démocratique orchestrée par le préfet ? Ou, tout
simplement, que le citoyen s’en fout comme de sa première chemise ?
Pourtant,
des explications claires ont été données, du moins celles qui
pouvaient l'être comme celles sur l’historique de la
démarche. Evidemment, bien des points restent obscurs car on n'
étudiera sérieusement les conséquences de la fusion qu’après
la décision définitive du préfet au 31 mars prochain, enfin....
s’il n’y a pas de recours.
C’est
qu’elle y tient à sa fusion avec Carhaix, madame Bouillot,
puisque son programme de campagne reposait en grande partie sur ce
mariage tant désiré. Depuis, il semble que son engouement pour le
président de Poher Communauté se soit quelque peu émoussé. C’est
bien connu, la passion ne dure pas plus de deux ans ! Mais si ce
projet devait lui aussi capoter, alors que resterait-il du bilan de
madame Bouillot aux prochaines élections municipales ?
Bref,
il faudra négocier en quelques mois la complexité des problèmes
que soulève cette réforme au niveau du personnel, des
compétences, de la fiscalité et de la gouvernance. D’ici
là, on aura peut-être perdu un soutien de poids dans ce type de
marchandage politico-administratif. En effet, parmi les quatre
communes ( Bulat, Saint-Servais, Maël-Pestivien, Saint-Nicodème)
qui demandent finalement leur rattachement à Guingamp, il y a
la commune de notre conseiller départemental, maire de
Saint-Servais, le seul qui semble avoir la stature pour affronter le
terrible Man Poher, Christian Troadec. Madame Bouillot semble
d'ailleurs elle-même avoir conscience de ce problème à en
juger par le nombre de fois où elle a caressé, au cours de la
réunion, le possible « déserteur » dans le sens
du poil !
On
s’étonne aussi d’entendre Madame Bouillot louer le bon esprit
qui règne dans notre communauté de communes, alors que les 4
communes qui font désormais sécession, avaient voté à
l’unanimité leur rattachement à Carhaix le 23 septembre
dernier ! Comprenne qui pourra !
Est-ce
ce genre de comportements, de manœuvres sournoises, de petits
calculs carriéristes, de petits arrangements entre amis ou ennemis
d'hier qui feraient basculer une bonne partie de nos
concitoyens du côté obscur d’une farce dont ils seraient
eux-mêmes les dindons ? Il est grand temps, avant qu'il ne soit trop
tard, qu'à tous les niveaux, les responsables politiques prennent
conscience des dangers de cette mérule noire qui s'insinue
partout et dans laquelle notre démocratie finira par totalement
s'engluer.
Cette
Mérule Noire tapie au fond de grands trous qu’elle creuse dans
notre sous-sol ,
Cette
Mérule Noire qui souille l’eau de nos sources et la
transforme en un poison visqueux qui envahit notre être,
Cette
Mérule Noire qui brûle en un bûcher ardent et disperse
dans la haute atmosphère tous les rêves du temps des couleurs et
des lumières,
Cette
Mérule Noire qui sème sur nos plaines la discorde et la
haine,
Cette
Mérule Noire qui noie sous la mer nos danses et nos fêtes,
Cette
Mérule Noire qui transforme en déserts nos champs fertiles où
prospéraient la liberté, la fraternité, l’égalité et la paix,
Cette
Mérule Noire qui change nos amis en ennemis, la vie en mort,
l’amour en haine, l’espoir en résignation,
Cette
Mérule Noire qui cultive en nous l’ignorance, la petite lâcheté,
le veule aveuglement, le charme du néant.
Il
est temps de nous réveiller pour que renaissent les fleurs de
printemps, la caresse du vent, le chant des oiseaux, le
frémissement de l’eau et que disparaisse à jamais le cauchemar de
la sournoise Mérule Noire.