Qui
est pour ? Qui est contre ? Qui est mou du genou ?
C’est
ainsi que madame le maire de Callac devrait désormais interroger son
conseil municipal à chaque délibération, puisque c'est par cette
élégante expression qu'elle avait qualifié, au cours du conseil
municipal du 18 mai 2015, l'abstention de la minorité concernant le
vote sur le projet de la Verte Vallée .
Ces
propos, quelque peu déplacés dans la bouche d'une première
magistrate, ont pourtant été soigneusement rapportés dans le
procès-verbal de séance. Madame le maire les a assumés et a balayé
royalement l’observation faite par un élu de la minorité qui lui
rappelait que l’abstention est une expression démocratique prévue
par la loi et qu' elle semblait avoir oublié que sa propre équipe
l’avait largement utilisée pendant le mandat précédent, entre
autres à l’occasion du budget 2009, du soutien à l’ONF, à la
Poste, etc.
Rien
n'y a fait : madame le maire ne supporte pas l'abstention………..des
autres ! Un peu plus tard, elle reprendra d’ailleurs « vertement »
ses deux colistiers qui lui feront l’affront de s’abstenir à
l’occasion de la délibération sur l’extension du périmètre
NATURA 2000 et qui rejoindront ainsi la caste des
« mous du genou ».
Denis
Lagrue a ensuite souhaité revenir sur la sanction décrétée à
l'encontre d'un agent de la cantine scolaire dans le cadre de sa
formation BAFA demandée par la commune. Il a rappelé que le dernier
stage a été annulé à cause d’une insuffisance de
participants et non par l'agent lui-même pour convenance personnelle
comme le prétendent aujourd'hui le maire et la DGS. Pourtant,
c’est en alléguant cette raison que madame le maire a décidé, a
posteriori, de ne plus prendre en charge financièrement la dernière
partie du stage.
Car,
crime de lèse-majesté, l’agent n’aurait, paraît-il, pas
prévenu la DGS ! Malheur à elle … et cela malgré toute la bonne
volonté déployée pour effectuer ce stage souhaité par la
municipalité et aux aléas duquel elle a su s'adapter avec le
constant souci de ne pas perturber le planning mis en place par la
DGS.
Malgré
les observations faites par Denis Lagrue lors du conseil du 18 mai,
madame le maire n’a pas rencontré l’agent pour entendre sa
version des faits, et surtout a interrompu tout débat sur le sujet
lors de ce conseil du 26 mai. Une fois de plus téléguidée tel un
drone survolant l’infinité des champs réglementaires, elle
clamait cette surprenante injonction :
«
Police du maire ! Le débat est clos ! »
Sans
autre forme de procès, elle a alors insinué que la sanction était
de toute façon parfaitement justifiée par d’autres fautes encore
plus graves qu’elle ne pourrait exposer qu’en privé ! Circulez,
y'a rien à voir ! Renseignements pris, il y a bien un autre
différend avec ce même agent, qui n’a aucun rapport avec la
formation BAFA, et qui porte sur une demande de règlement d’heures
supplémentaires.
Demande
légitime puisque l’agent réalise, depuis la rentrée de
septembre, pour effectuer la totalité des tâches demandées environ
3 heures supplémentaires non payées. ( Pour ceux que ça intéresse,
Le Hérisson Callacois évoque à la fin ce cet article le détail de
cette affaire très symptomatique de la façon de procéder de la
nouvelle équipe. )
Plus
que jamais, madame le maire semble s'auto-enivrer de son nouveau
statut de guide suprême et s'est même permis de lancer un regard
noir (pas pour « de rire », un vrai ! ) à Carole Le Jeune,
l'ancien maire, car cette dernière avait eu l’insolence de
recevoir un message sur son Smartphone ...Crime de lèse-majesté...
Par
la suite, monopolisant encore et toujours la parole, elle n'a pas
manqué d' étaler sa science de vétérinaire-naturaliste pour
présenter le projet d’extension du périmètre NATURA 2000,
anesthésiant ainsi son auditoire qui est resté sans voix après son
exposé. Un élu lui a demandé de préciser quand même l’essentiel
pour les propriétaires concernés, c’est-à-dire les restrictions
réglementaires pour certains travaux sur leur terrain tels que
boisement primaire, drainage, arasement de talus de plus de 25 m…
Madame
le maire semblait être un peu tendue et vouloir conjurer, par ses
envolées pédagogiques, la fronde d’une poignée d’agriculteurs
opposés au projet d’extension et qui ont déjà réussi à faire
basculer le conseil de Saint- Nicodème dans le camp du refus.
Inquiétude
non fondée puisque la délibération devait être adoptée par 17
voix pour et donc, 2 « mous du genou » parmi ses colistiers.
Probablement
rassurée par ce vote favorable, madame la maire s'est alors aperçue
qu'elle avait oublié de désigner un ou une secrétaire de séance...
Une
autre délibération portait sur le fonds de concours distribué aux
communes par la communauté de communes. De 150 000 € la première
année, puis 100 000 € par an, il était proposé de réduire cette
année la somme à 75 000 € afin de compenser les difficultés de
trésorerie actuelles de la communauté de communes.
La
minorité a rappelé qu’elle a toujours considéré que cet argent
issu de la taxe professionnelle générée par les champs éoliens du
canton, aurait dû être réservé à des projets d’intérêt
communautaire et non pas ventilé entre les communes pour des travaux
de voirie. Si l’ancienne majorité avait été mieux suivie, la
communauté de communes ne connaîtrait pas les difficultés
financières qu’elle connaît aujourd'hui.
Le
lendemain, à l’occasion de la Journée Nationale de la Résistance
du 27 mai, les belles paroles de madame le maire de Callac, louant le
rôle important et les sacrifices des FTP pendant les combats de la
libération ainsi que les nombreuses avancées sociales dues au
travail du Conseil National de la Résistance avaient un côté
surréaliste.
Comme
on aimerait que ces louanges se traduisent au moins par un
comportement digne, responsable et honorable vis à vis du personnel
communal.
pause-limace
Et
maintenant, pour les courageux, voici le détail de l’affaire qui
oppose madame le maire et l’agent de la cantine scolaire.
-
A la demande de la municipalité, l’agent avait accepté de passer
le BAFA afin de pouvoir intervenir dans la mise en place des TAP à
la rentrée prochaine et avait, par ses propres moyens, trouvé
une formation assurée par la « Ligue de l'enseignement »,
organisme basé à Lorient. Elle avait présenté cette formation à
la commune en octobre dernier.
-
Le 15 décembre le conseil municipal avait voté à l'unanimité la
prise en charge intégrale à hauteur de 1000 € de l'ensemble de la
formation prévue en pension complète du fait de l'éloignement. Il
était bien clair entre les 2 parties que sans cette prise en charge,
l'agent ne pourrait faire face à cette formation BAFA demandée par
la mairie.
-
L’agent a donc suivi un premier stage pendant la première semaine
de la Toussaint afin d’être disponible pour exercer ses missions
communales pendant la deuxième semaine comme prévu au planning par
la DGS (Directrice Générale des Services)
-
Suite à la première partie de la formation, elle a effectué un
stage pratique au sein de l’ALSH de Callac pendant la première
semaine des vacances de février afin d’être disponible pour la
commune pendant la deuxième semaine comme prévu au planning par la
DGS.
-
Le troisième et dernier stage devait se dérouler à Lorient avec le
même organisme et toujours en pension complète. Ce stage a été
annulé à cause d’une insuffisance de participants et non par
l'agent lui-même pour convenance personnelle comme le prétendent
aujourd'hui le maire et la DGS. Pourtant, c’est en alléguant cette
raison que madame le maire a décidé, a posteriori, de ne plus
prendre en charge financièrement la dernière partie du stage.
L’organisme
a bien proposé à l’agent un stage à Rennes aux mêmes
dates sur un autre thème mais en demi-pension. L’agent n’a pas
donné suite car il n'était pas envisageable pour elle de prendre en
charge le surcoût de l’hébergement et du déplacement .
-
Dans la logique de la démarche initiale, elle a cherché un autre
stage avec un autre organisme aux mêmes dates, toujours dans
le but d’être disponible pour la commune pendant la deuxième
semaine des vacances de Pâques, comme prévu au planning par la DGS.
-
A Saint-Brieuc, l’organisme « Famille Rurale » proposait un
stage avec comme thème les TAP ( on ne pouvait trouver
meilleur sujet). C'est en demi-pension que l’agent a dû suivre ce
stage tout à fait adapté pour ses futures missions. Elle est
rentrée tous les soirs chez elle supportant ainsi les frais de
déplacement (120kmx5x0.30 = 180 €). En outre, ce choix permettait
à la commune de réaliser une économie d’environ 150 €, le
stage étant moins cher que celui de Lorient ou de Rennes.
Madame
le maire n’a pas rencontré l’agent pour entendre sa version des
faits et puisque l'argument du changement de dates pour convenance
personnelle ne semblait plus exploitable a ensuite insinué que la
sanction était de toute façon parfaitement justifiée par d’autres
fautes encore plus graves qu’elle ne pourrait exposer qu’en privé
!
Voilà
de quoi il s'agit : l’agent réalise pour effectuer la totalité
des tâches demandées, depuis la rentrée de septembre, environ 3
heures supplémentaires non payées.
Elle
a eu l’impudence de réclamer le paiement de ces heures
supplémentaires et cela seulement depuis le mois de janvier. A cette
date, pour faire face à des remplacements, son contrat annuel de 9h
par semaine est passé, en heures « normales », à 40 h sur 4 jours
en semaine 1 et 47h 30 en semaine 2 ( + 7h30 pour le mercredi ). (
Vous avez dit 35h ?).
Comment
a-t-elle pu oser ! Il est donc bien clair maintenant que tous les
motifs seront bons pour faire porter la faute à cette employée
intègre et dévouée plutôt que de perdre la face. Ces drôles de
dames ont l'amour-propre bien chatouilleux et n'hésitent pas à
entacher la réputation des plus vulnérables. C'est tellement facile
de changer de motif à chaque fois et de se cacher derrière le
rempart de la confidentialité en clamant
«
Police du maire ! »
Où
est passée la candidate qui promettait la transparence et la
disparition des pratiques quasi-staliniennes de ses prédécesseurs ?