Depuis
que le Hérisson Callacois a l’honneur de vous compter parmi ses
lecteurs, vous avez subjugué bon nombre de nos amis par
votre pertinence et vos connaissances à la Pic de la Mirandole,
connaissances qui s'étendent des potins callacois à l'universalité
de « L'Esprit des Lois » de Montesquieu . Vous aurez sans
nul doute remarqué que vos commentaires ont déjà provoqué
quelques réactions admiratives de leur part.
Concernant
l’article sur les « gaz de chistr » du 15 juin 2014,
vous nous complimentiez sur « l’argumentation écologique »
tout en nous réprimandant sur la partie économique. Ainsi
écriviez- vous :
« Rien
à dire quant à l'argumentation écologique. Sur la partie
économique, il y a plus à dire. Il ne doit pas y avoir de cours de
finance dans les écoles communistes. Rocard préconisait des cours
d'économie pour l'ensemble du secondaire, on en est loin. Tant qu'on
laissera des élus/candidats écrire et dire des inepties
économiques, les foules continueront d'être manipulées.
Vous qui êtes friands de citations, méditez celle-ci : "Il n'est pas indifférent que le peuple soit éclairé." Montesquieu »
Vous qui êtes friands de citations, méditez celle-ci : "Il n'est pas indifférent que le peuple soit éclairé." Montesquieu »
Et
c’est bien vrai, vous avez raison, Cher Professeur, il n’y avait
pas de « cours de finance» dans nos écoles « communistes »
( mais peut-être votre main a-t-elle fourché et
vouliez-vous écrire écoles « laïques »? ).
C’est
vrai , nos écoles « communistes » ne nous
ont pas bien expliqué le potentiel de croissance et d’emploi que
l’on crée :
-
en détruisant pour reconstruire,
-
en polluant l'eau, l'air, le sol pour dépolluer le sol,
l'air, l'eau,
-
en gaspillant plus de 25% des aliments pour que l’agriculture
intensive continue de survivre,
-
en détruisant les abeilles à force de pesticides pour permettre à
des paysans chinois de polliniser à la main,
-
en persistant à utiliser l’amiante dont on connaît la
toxicité depuis un siècle pour que la médecine puisse continuer à
soigner des mesothéliomes,
-
en reboisant les forêts dévastées, poumon de la planète,
avec des palmiers à huile , des eucalyptus ou des épicéas,
-
en recyclant, à peine achetés, les appareils atteints
d’obsolescence programmée,
-
en feignant de lutter contre le gaspillage des ressources
naturelles d’eau, de pétrole ou de métaux rares , créant
et entretenant ainsi de nombreux conflits qui alimentent
l’industrie de l’armement,
-
en abusant des nitrates pour pouvoir récolter les
algues vertes sur les plages et recycler celles-ci en un
engrais « écologique » qui, à son tour, viendra
polluer les nappes phréatiques et ainsi la boucle sera bouclée
!,
-
en persistant dans la voie nucléaire malgré Tchernobyl et Fukushima
pour vendre des EPR beaucoup plus chers et tellement complexes qu’ils
ne fonctionneront peut-être jamais.
Hélas,
Cher Professeur ! c’est que nos écoles « communistes »
ne nous ont jamais appris à chiffrer :
-
le coût de la pollution aux agents chimiques et aux pesticides,
-
le coût de la déforestation et de l’urbanisation excessive, le
coût des catastrophes naturelles et des migrations de population
liées au réchauffement climatique global,
-
le coût de la diminution des insectes pollinisateurs
victimes de perturbations comportementales sous les effets
neurotoxiques des pesticides,
-
le coût de l’intoxication à l’amiante,
-
le coût du nettoyage des algues vertes,
-
le coût de l'enfouissement des déchets nucléaires et de la
démolition des centrales obsolètes.
C’est
vrai que nos écoles « communistes » nous ont même
appris que la Vie, la Civilisation, la Connaissance, la Culture, la
Solidarité, la Santé, ça n’avait pas de prix !
Rendez-vous compte, Cher Professeur !
Depuis
« le verre d’eau précieuse » de René Dumont (*), Cher
Professeur, on entend vos amis railler avec arrogance les thèses
défendues par les « écolos » , comme vous dites, pour
ensuite les prendre à leur compte lorsque l’évidence
est acquise et que cela peut « rapporter » sur le plan
électoral. Ainsi Jacques Chirac interdisant l’amiante en 1997
alors que le danger est officialisé depuis 1945. Le même
Jacques Chirac et son « Notre maison brûle et nous regardons
ailleurs» à Johannesburg en 2002, reconnaissant enfin
l’ampleur du problème causé par l’accumulation des gaz à effet
de serre produits par l’activité industrielle du siècle passé.
Pourtant,
Cher Professeur, cela ne vous empêche pas de continuer à
donner des leçons à ceux qui, malheureusement, n’ont pas cessé
d’avoir raison depuis plus d’un demi-siècle.
Vous
qui semblez avoir fréquenté d’autres écoles que nos écoles
« communistes », vous a-t-on appris, qu’en fin
de compte, c’est la Terre qui aura raison et non pas la Finance ?
Mais où serez vous, Cher Professeur, à ce stade d’évolution de notre planète ? Probablement au Paradis, entouré de vos saints amis, tandis que nous croupirons aux portes du Yeun Elez .
Vous avez donc raison, Cher Professeur, à quoi bon se soucier du sort de nos arrière-arrière- arrière-arrière-petits…hérissons qui nous aurons depuis longtemps oubliés...
Ces
petits différends n'ayant en rien entamé notre admiration
pour votre grande clairvoyance, nous vous prions, Cher Professeur,
d'agréer l'expression de notre considération distinguée.
(*)Lien pour visionner la vidéo de René Dumont :
http://www.ina.fr/video/I09167743
19
avril 1974
Candidat
à l'élection présidentielle de 1974, René DUMONT, écologiste,
tente de sensibiliser les téléspectateurs au gaspillage "Nous
allons bientôt manquer de l'eau et c'est pourquoi je bois devant
vous un verre d'eau précieuse puisque avant la fin du siècle si
nous continuons un tel débordement elle manquera...". Il
termine en buvant son verre d'eau.
Comme je l'imagine plutôt du genre vieux barbon, je ne suis pas certaine que votre cher professeur appréciera votre humour mais, moi, l'humour doublé de bon sens et d'humanisme, j'adore ! Merci Le Hérisson.
RépondreSupprimerZélie (Callac)