Au
lendemain de ce conseil municipal, malgré quelques cafouillages dans
les annonces du Télégramme, c'est un public d’une centaine de
personnes qui s’est retrouvé à la salle des fêtes pour écouter
Lise Bouillot présenter le « nouveau » projet d’aménagement de
l’ancien foirail…
Son
pari était ambitieux.
Comment
emporter l’enthousiasme du public présent pour un projet dont on a
dit pis que pendre un an plus tôt pendant la campagne électorale
des municipales de mars 2014 ?
Comment
faire oublier que l’on a inscrit sur sa profession de foi comme
principale promesse de campagne l’ « annulation du projet du
foirail », pas la « renégociation » ou bien la « réorientation
» mais bien l’ « annulation » pure et simple du projet ?
Comment
déclencher, à la suite de la présentation de « ce nouveau projet
», les mêmes applaudissements frénétiques qui avaient accompagné
la promesse d’annulation de l’« ancien projet » pendant la
réunion publique du 17 mars 2014, soit 10 mois plus tôt ?
Et
bien ce n'est pas compliqué :
· Vous prenez
une grosse boîte de concentré de mauvaise foi et vous commencez
par monopoliser la parole pour déminer tous les sujets gênants. Par
exemple, vous affirmez que vous n’avez jamais qualifié de «
pharaonique » le projet. Vous prétendez que vous n’avez employé
ce terme qu’une seule fois pour une première évaluation de plus
de 912 249 € TTC qui englobait l’aménagement du local des «
cyclos » en local des associations et l’aménagement du site de
l’ancien marché aux veaux.
En réalité, il y
avait déjà longtemps que cette étude n’était plus d’actualité
lorsque Lise Bouillot déclarait au journal l’Echo n° 3374 du 11
décembre 2013, « nous ne voyons pas ce que cela va apporter à
Callac. Dès le départ nous avions dit que cela semblait
pharaonique…. Nous allons payer de la dette pendant trois ans…C’est
un projet qui va assécher les finances de la commune pour plusieurs
années…».
En effet , c’est
le 23 octobre 2012, soit plus d’un an auparavant, que le
plan de financement avait été approuvé à l’unanimité
par la minorité et la majorité du conseil municipal. A ce stade, il
s’agissait bien du plan de financement du site du marché aux veaux
et de lui seul, d’un montant global de 387 610 € HT soit
463 582 € TTC. Et c’est bien en partie grâce à cette unanimité
que les subventions de 223 200 € avaient été obtenues.
·
Vous déclinez toutes les promesses de campagne que
vous allez pouvoir satisfaire en reprenant ce projet en «
oubliant » que la non-réalisation de celui-ci était justement
votre promesse principale, bien différenciée sur la profession
de foi de la campagne électorale puisqu’ écrite en caractères
gras et bleus, à savoir : « Annulation du
projet du foirail ».Un raisonnement à
la logique ubuesque qui a dû en inquiéter plus d'un...
· Vous parlez
avec éloquence des qualités du projet, de « la magnifique
charpente en forme de bateau renversé » et de « la mixité des
générations basée sur des rencontres aléatoires » de façon à
subjuguer vos fans habituels mais aussi parce que vous êtes
persuadée que votre emphase éteindra les sourires goguenards qui se
dessinent sur certains visages...(en langage vernaculaire: « Je vais
leur en boucher un coin ! »).
· Vous déclarez
tout et son contraire d’une phrase à l’autre en fonction des
interventions des participants.
· Vous répétez
trois fois la même chose pour que tout cela rentre bien dans nos
têtes dures de sous-développés centre-bretons...
· Vous restez
dans un grand flou pour ce qui est des finances. A ce propos, il faut
quand même remarquer que le peu qui a été annoncé ( 280 000 €
HT pour la réhabilitation du bâtiment et 140 000 € HT pour les
aménagements paysagers soit 420 000 €HT ) dépasse déjà la
dépense de 387 610 € HT prévue pour le projet pharaonique de
l’ancienne majorité. Il est où le projet moins cher ? Reste aussi
à savoir si les modifications apportées au projet initial ( l’aire
pour camping-cars au beau milieu du site, le terrain multisports par
exemple) seront vraiment comptabilisées par les instances concernées
dans le calcul des subventions pour un projet qui avait comme critère
la sensibilisation et la pédagogie à l’environnement…!!!
· Vous concluez
avec lyrisme en déclarant que finalement il n’y a plus d’ancien
projet , plus de nouveau projet mais un seul et unique projet pour
Callac. « Tout est pardonné, Je suis Lise Bouillot » ont dû
penser les membres de l’équipe sortante en essuyant la larme qui a
dû couler sur leurs joues devant une telle reconnaissance, certes
tardive, de leur travail ainsi que de celui de la secrétaire
générale et de la trentaine de personnes qui constituaient le
comité de pilotage du projet. Ils ont même dû regretter de ne pas
avoir voté pour leur magnanime première magistrate au concours
organisé par l’Echo pour élire la personnalité de l’année. Ils ont pu
quand même se consoler en constatant que c’est un callacois,
Pierre Cazoulat, qui a raflé la mise dans la section « vie
associative »,tout heureux de partager ce modeste honneur avec les
80 bénévoles qui l'avaient aidé lors de l'organisation du
championnat du monde de lancer de couteaux. Tout n’est pas encore
mort à Callac !
Mais
là où le bât blesse le plus, c’est sur l’absence apparente de
mobilisation des associations callacoises. Car où étaient passés
les représentants des associations qui avaient participé au comité
de pilotage dès 2011 ? Peut-être ont-ils pensé que la nouvelle
équipe municipale avait fait bien peu de cas de l'énergie et de
l'enthousiasme qu'ils avaient déployés pendant deux ans...
Peut-être aurait-il été judicieux de les réunir d’abord pour
leur demander leur avis sur l’évolution du projet ou encore de
leur envoyer une petite invitation personnelle pour assister à cette
réunion. Sans leur adhésion active, ce projet risque bien d’être
une coquille vide. Ce sont bien les associations et elles seules qui
pourront faire vivre ce nouvel espace en y organisant des
manifestations diverses. Mais si ce n’est pas le cas, on pourra
effectivement parler d’un gaspillage de l’argent public.
A
la suite d’une démonstration aussi éloquente, on pouvait dire que
le pari était gagné puisque le plus vaillant soutien de Lise
Bouillot , décidément de mieux en mieux remis de ses piqûres de
hérisson, applaudissait à cette reprise du projet avec autant de
frénésie qu’il avait applaudi, en réunion électorale, à
l’annonce de son annulation.
Pourtant
la voix de madame le maire trahissait une sorte de désenchantement
devant les réserves formulées par quelques callacois : l’aire de
camping-cars, les manouches, les teuffeurs, le bruit , les
dégradations, les tags, le point-propre- sale, le gaspillage de
l’argent public, la crainte que les impôts augmentent, les
inévitables frais de fonctionnement…
Bref,
si on n'a pas observé de levée de boucliers, on n'a pas pour autant
senti plus d’enthousiasme pour ce super-ancien-nouveau projet que
pendant les dernières élections. Le projet de départ a perdu une
partie de son âme et il ne faudrait pas que toute cette entreprise
se résume à l’utilisation à tout prix de subventions pour, en
fin de compte, équiper Callac d’une petite aire de camping –cars
et d’un city-stade qui pourrait très bien trouver sa place sur le
terrain de l’ancien Intermarché par exemple.
A
l’heure où Lise Bouillot brandit « l’effet ciseaux » sur les
finances des collectivités locales, il va falloir être aussi
rigoureux que l’ont été les précédentes équipes municipales
qui ont remis à l’équipe en place une trésorerie des plus
saines. (dixit madame Bouillot)
Ce
manque d’enthousiasme, tout à fait à l’image du premier
commentaire à ce sujet sur notre blog, récompensait mal une telle
maestria dans l’ éloquence du premier magistrat de notre ville.
Sur
le chemin du retour, certains hérissons fredonnaient un vieil air de
notre regrettée Dalida, qui chantait en faisant tournoyer ses longs
cheveux de soie !
«
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots
rien
que des mots, des mots faciles, des mots fragiles
Paroles,
paroles, paroles
paroles,
paroles, parolééééé
paroles,
paroles, paroles, paroles
que
tu sèmes au vent… »
Petit
clin d'oeil pour les moins de vingt ans:
allez regarder et écouter cette video, jamais plus vos parents ou vos grands-parents
n'oseront vous dire que la chansonnette c'était mieux avant!
https://www.youtube.com/watch?v=b6pIJyfpDZo
Hurusun gaezh,
RépondreSupprimerCe blog étant devenu le théâtre des joutes opposant les intellectuels défendant le petit peuple soit disant méprisé par ceux qui pousseraient trop haut leur niveau de langage, aux autres intellectuels qui mépriseraient également le petit peuple en abaissant leur niveau de langage jusqu'au niveau de langage par eux supposé de ce même petit peuple, mais en fait il n'en serait rien car ceci ne serait, tout comme les débats que l'on voit à la télé, qu'un échange de bons mots entre gens issus du même milieu, voire de la même profession (j'ignorais auparavant qu'il y eût tant de cadavres – d'animaix ? – dans les placards des cabinets vétérinaires) – tout le monde suit ? Je ne voudrais perdre personne en route – bref, je voudrais plutôt rappeler une petite règle de bon français que tout un chacun, intello ou pas, se doit de connaître (mes grands-parents, nés le siècle précédant le dernier dans un milieu populaire rural, ayant obtenu leur certificat d'études grâce à l'école publique et laïque, ne commettaient point ce genre de fautes grossières) : les interjections "eh oui !", "eh bien !" dont tu parsèmes tes articles sont, comme dit plus haut, des interjections, elles s'écrivent donc avec "eh", l'emploi de la conjonction de coordination "et" est incorrect.
Signé : un bretonnant qui se pique (!) de quelques connaissances en langue française.
"Soi-disant" à la fois mal orthographié et d'un emploi impropre dans le contexte .
SupprimerA part cela, votre texte est très drôle.
Merci.
Je suis MUSTAPHA, êtes-vous CHARLIE?
BRAVO le hérisson. Continuez de nous informer sur toutes les contradictions de madame la maire. Il y en aura sûrement beaucoup d'autres !
RépondreSupprimer