Ce dimanche
20 avril, 12 hérissons du Centre Bretagne ont décidé de dégourdir
leurs piquants érectiles en achevant la reconnaissance de la route du Maërl. Il
faut dire que les hérissons du Centre Bretagne débordent de reconnaissance
envers ce maërl qui a permis de transformer les landes tourbeuses du Pays en
joli bocage bourré de vers de terre, de limaces et d’escargots bien gras. En ce
temps-là, les paysans, qu’on appelait encore « paysans », chargeaient
le maërl dans des tombereaux attelés à leurs chevaux de trait bretons.
Ils sont
d’abord allés le chercher au bord du canal de Nantes à Brest, au Moulin de la
Pie très exactement. C’est là que, dès l’inauguration du canal en 1842, les premières gabarres alimentaient un dépôt
en maërl dragué dans la rade de
Brest. Et c’était du vrai maërl, le
« corail breton » constitué d’algues calcaires rouges à l’aspect
pierreux, ce maërl qui est en voie de disparition en Bretagne à la suite de son
exploitation industrielle , aujourd’hui très contestée.
Les
lourds attelages chargés de maërl
revenaient par le vieux chemin creux n°13 dans lequel il leur arrivait de
s’embourber au niveau des passages à gué. Il leur fallait parfois l’aide d’autres chevaux pour franchir
certaines pentes trop fortes. Ce chemin n°13 se terminait à Pont-Boscher , sur
l’actuel rond-point à la sortie de Callac
en direction de Carhaix.
Mais ce maërl
était coûteux et dès que les paysans ont pu gagner les grèves de Plestin-
les-grèves ou de Saint-Michel-en-grève par le chemin n°23 inauguré en 1871, ils
sont allés se servir gratuitement de sable coquillier ou trez en breton. Il y
avait deux lieux de prélèvement : « Toul an héry », le trou de
la charrette en breton, à
Plestin-les-Grèves ainsi qu’à Pont ar Yar, à
l’embouchure du Yar, au pied du Grand Rocher, entre Saint Efflam et
Saint-Michel-en-Grève.
Voilà
pourquoi, nous les hérissons du Centre Bretagne, nous faisons ce pèlerinage. La
Route du Maërl longe maintenant les
chemins historiques qui sont devenus en grande partie des routes et un enfer
pour nous les hérissons. Le trajet emprunte les chemins qui nous replongent
dans le temps bénit où le crottin de
cheval abondait . Il n’y avait pas non plus de produits phytosanitaires pour
empoisonner nos vers de terre et nos limaces et nous pouvions nous gaver en
toute tranquillité.
Enfin, nous
les hérissons, nous ne faisons pas la Route du
Maërl dans sa totalité, juste de petites étapes. Ce n’est pas comme
cette chevauchée de l’ACECA (Cavaliers
d’Extérieur des Côtes d’Armor) qui se prépare du 26 au 29 mai et qui parcourra
le trajet de 82 km dans sa totalité : quelques cavaliers et trois ânes
bâtés, chargés de trez.
Et si ces
éclaireurs sont satisfaits, on officialisera
cette grande randonnée qui sera
ouverte aux cavaliers, aux
marcheurs et aux cyclistes en VTT.
On organisera
les réservations en chambres d’hôtes et le portage de bagages. On indiquera les
richesses du patrimoine naturel et architectural, la tranchée de Glomel, les landes de Lan Bern, de Locarn, le Château
de Rosanbo, le manoir de Rozviliou, les élevages d’Epagneul Breton etc… et à la
fin, un bon bain d’algues vertes pour se débarrasser de nos parasites !…
mais non ! On rigole ! On est comme ça, les hérissons, on aime
plaisanter. On sait bien que les agriculteurs d’aujourd’hui font plein
d’efforts pour diminuer l’azote dans nos rivières et pour nous protéger , nous les hérissons. Si,
Si….
formidable, même sous la pluie
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