samedi 20 décembre 2014

LE HERISSON ET L’ACTUALITE : conseil municipal du 15 décembre : Chaud devant !

Le dernier conseil municipal de l'année sera à l'image des prochains réveillons : quelque peu lourd et indigeste. C'est là le lot mensuel de nos élus : profitons-en en cette période de Noël pour les remercier de leur dévouement quasi sacrificiel si on en juge par ce qui suit !


L’ordre du jour de ce conseil municipal ne laissait pas entrevoir une soirée très animée et les journalistes présents se préparaient à rédiger un « papier » un peu ennuyeux, baigné dans une sauce consensuelle sans piquant ni relief.


On remarquait dans le public le nouveau couple formé par Pierre Chauvel et Michel Riou, arrivés bras-dessus, bras-dessous pour écouter religieusement leur nouvelle Madone, celle-là même qu’ils avaient activement soutenue auprès de leurs compagnons communistes pendant la campagne électorale. Quel vœu souhaitaient-ils voir exaucé ? Peut-être une jolie route rebaptisée à leur nom au prochain budget ?


Bref, on s’apprêtait à une soirée convenue, que Lise Bouillot a entamée en soumettant à l’approbation des conseillers municipaux le procès-verbal du conseil de novembre.
Quelle surprise de voir l’ex-premier adjoint, Denis Lagrue, d’habitude si calme et si posé, réagir avec véhémence à l’extrait concernant le curage des boues du plan d’eau.


Il faut dire qu’il y avait de quoi !
Lors de ce conseil, il avait demandé si les précautions réglementaires avaient été prises avant d’extraire les boues du plan d’eau et si, en particulier, des analyses avaient été effectuées. Il faut préciser que cette partie de l'étang sert d'exutoire au rejet d'une grande partie des eaux pluviales de Callac, lesquelles sont susceptibles de contenir, entre autres, des hydrocarbures répandus sur la chaussée . Il était donc primordial de faire analyser les boues avant tout curage pour ne pas contaminer ensuite les lieux d'épandage, « zone humide » autour du plan d'eau ou terrain d'un agriculteur du coin.


Les réponses à cette simple question de bon sens ( rapportées dans le procès-verbal de séance rédigé par la majorité ) avaient été cinglantes voire méprisantes :
Jean-Paul Le Louët : « Tu penses bien que nous n’aurions pas joué avec ça ! »
Lise Bouillot : « Tu nous prends pour des imbéciles ? »

Alors quelle surprise, pour tous les élus, d’apprendre quelques temps après, que finalement, la police de l’eau avait exigé depuis, que soient effectuées ces analyses qui n'avaient pas été faites en temps et en heure par la municipalité. On ne connaît pas encore le résultat de ces recherches !


Madame le maire a bien essayé de faire diversion en déclarant tout d’abord qu’il ne s’agissait que d’un « verbatim » et non pas d’un procès-verbal, qu'« ils avaient tout bien fait », qu’on les avait mal informés…aveu curieux de la part de quelqu’un qui est habitué à faire étalage de sa grande connaissance dans tous les domaines et en particulier dans celui de la nature et de l'écologie.
Denis Lagrue, dans son élan, a rappelé que c’était la deuxième fois depuis les élections que les autorités compétentes demandaient à la jeune municipalité de revenir sur ses décisions, la première fois concernant la délibération sur les rythmes scolaires que le préfet avait demandé de retirer. Madame le maire n'avait pas tenu compte des mises en garde de la minorité qui l'avait pourtant prévenue qu'elle contrevenait à la loi.


Au final, la minorité n’a donc pas approuvé, sur le fond comme sur la forme, ce procès-verbal, puisqu’il faut bien appeler ce texte « procès-verbal » et non pas « verbatim ». Elle a en outre demandé que les résultats d’analyses lui soient communiqués lorsqu’ils seront connus, tout en souhaitant bien sûr qu’ils soient conformes aux normes.



Après ce démarrage tonitruant, la suite du conseil municipal aurait pu se poursuivre dans le calme. Le plan de déneigement mis en place par la précédente municipalité a été reconduit.
Le rapport 2013 du SPANC a été adopté à l’unanimité. Le Service Public d’Assainissement Non Collectif avait été repris en 2012 par la Communauté de Communes à la suite du Syndicat d’eau potable qui avait connu quelques déboires avec la population.. Madame le maire a évoqué les difficultés financières liées à l’interruption des contrôles en raison de changements successifs de personnel en 2013 , situation qui a nécessité une renégociation de prêt.



Les prix des 7 derniers terrains à bâtir dans les lotissements de Kerret et de la Rue Romaine ont été révisés pour tenir compte de l’instauration de la TVA à 20% sans que les prix de vente soient trop augmentés.
Les affaires courantes, en somme...



La tension est de nouveau montée d'un cran pour l’adoption de la convention entre la commune et le Conseil général afin d’organiser le transport scolaire entre Callac et Bulat pour les élèves qui ont opté pour la classe bilingue dans le cadre du RPI ( Regroupement Pédagogique Intercommunal) . Actuellement 7 élèves de Callac suivent le CP-CE1 bilingue à Bulat tandis que 4 élèves en grande section de maternelle restent à Callac.


Corinne Le Coz s’est étonnée que la commune ne prenne pas en charge la part financière des familles s’élevant à 115 € par an, à l’exemple des autres RPI (Carnoët-Plusquellec-Plourach, Lohuec- Calanhel, Plougras-Loguivy Plougras etc…)


Cette remarque a été relayée par Christophe Huitorel , élu de la majorité, concerné par cette décision, qui a fait remarquer à juste titre que cette participation demandée aux familles n’encourageait pas la filière bilingue. Denis Lagrue a rajouté que , dans ce cas, l’école n’était plus tout à fait « gratuite ». On a senti un peu de flou de la part de Madame le maire, ce qui n’a pas empêché sa majorité de voter pour cette délibération à l’exception de Christophe Huitorel qui s'est abstenu, tandis que les quatre élus de la minorité se prononçaient contre.



Cette séquence « promotion » de la langue bretonne s'est achevée par l’élection de Martine Tison en tant que référente pour le suivi de l’application de la charte « Ya d’ar brezhoneg ».
Il faut avouer qu'elle a bien réussi à cacher combien cette élection la remplissait d'enthousiasme !.


A l’occasion de la création d’un poste de technicien territorial pour permettre l’embauche d’un nouveau responsable des services techniques, Denis Lagrue a manifesté de nouveau son étonnement de voir la nouvelle équipe renouveler poste après poste les départs en retraite alors qu’elle avait régulièrement pointé du doigt, quand elle était dans l'opposition, la charge excessive des frais de personnel dans les frais de fonctionnement de la commune. Il est vrai que ces frais, avec une part de 56,51% comparés aux 45.44 % observés dans la moyenne des villes de même importance du département, faisaient que ces observations n’étaient pas dénuées de fondement. On pouvait s’attendre à ce qu’une fois en place la nouvelle équipe y mette bon ordre.


Le nouveau premier adjoint, Jean Paul Le Louët, a semblé percevoir dans la question de son prédécesseur, une perfidie qui l'a fait sortir de ses gonds. Maurice Vanbatten a apporté, malgré les coups de coude de son voisin de droite, un soutien appuyé à son premier adjoint. On se demande si ses propos seront fidèlement retranscrits dans le prochain « verbatim » de Madame le maire ? « Denis, c’est des conneries c’que tu racontes…stratégie…stratégie c’est des conneries…tu nous emm… »


Finalement Lise Bouillot, avec des propos empreints de sagesse, a rassuré tout le monde. Chaque équipe municipale reçoit un héritage qu’il convient d’assumer et il n’est pas à l’ordre du jour de licencier du personnel.


Pourtant, à l’heure où chaque collectivité s’attend à des restrictions drastiques de recettes , il va bien falloir avoir le courage de se poser les bonnes questions à l’occasion des nombreux départs à la retraite qui se profilent dans les années qui viennent. Constituer une équipe pluriprofessionnelle compétente pouvait être un choix judicieux dans les années 90 dans une commune qui possède un parc immobilier particulièrement important, mais cette charge sera-t-elle encore supportable à la fin de ce mandat ?
Après avoir remercié Madame le maire de sa réponse, les décisions concernant les personnels ont été adoptées à l’unanimité.



La longue délibération portant sur les heures supplémentaires qui a suivi pourrait se résumer à : « C’est comme avant » c’est-à-dire que les agents qui font des heures supplémentaires peuvent soit bénéficier d’un repos compensateur soit être indemnisés au tarif prévu par décret. Il semble qu’une modification de la définition des cadres d’emploi ait nécessité cette nouvelle délibération. Le choc de simplification n’est pas encore arrivé jusqu’à Callac !



Après avoir approuvé la prise en charge complète des frais de formation du « BAFA » d’un agent contractuel, les élus se sont retrouvés dans une fraternelle unanimité pour condamner la fermeture de la poste du lundi après-midi. Viva le service public ou ce qu'il en reste !



Finalement , le conseil municipal s’est clôturé dans le calme.


Jusqu’à quand et où la nouvelle équipe municipale va-t-elle mettre ses pas dans ceux de l'équipe précédente ? On en viendrait à oublier les annonces tonitruantes de la campagne sur le refus des rythmes scolaires, sur l’annulation du projet du foirail, sur le « tourisme » de ses prédécesseurs etc…? Quelles surprises nous réservent les prochaines semaines et le prochain budget ? Vous le saurez en retrouvant votre Hérisson préféré dès la rentrée 2015.
En attendant , hibernez bien mais préparez-vous à un réveil brutal : VARISCAN MINES ARRIVE ! Tan-Tan-Tan… !








mardi 9 décembre 2014

Le mystère de la Verte Vallée : une « ankouête » de l'inspecteur Harry Sonn .

                                             Chapitre 2

Résumé du premier chapitre :
L'inspecteur Harry Sonn enquête sur la ténébreuse affaire callacoise des tags. Le commissaire le convoque dans son bureau. A la fin du rapport argumenté que lui fait Harry, le commissaire, incrédule, croit comprendre vers où se portent les soupçons de l'inspecteur.



- Vous ne pensez tout de même pas à … l’OPUS DEI !
- Qui sait, Commissaire, qui sait...
- N'è ket posub !
- Vous parlez breton, Patron ?
- Sous l'effet d'un grand choc j'ai besoin du doux giron de ma langue maternelle ...
- Attendez ! Ce n’est qu’une hypothèse. En réalité, c’est un concours de circonstances qui nous a amenés sur cette piste. Suivez- moi bien : c’est un mercredi qu’ont été inscrits les tags sur le foirail et c’est aussi curieusement un mercredi qu’a été organisée une conférence sur l’Opus Dei au cinéma de Callac à la demande de Callac Culture et de la Paroisse.
- J'étouffe... Je vais y passer... Vous vous fichez de moi, Inspecteur, l'Opus Dei, le cinéma de Callac, Kallag Culture, la Paroisse, un rituel propre à la nuit du mercredi ... il ne manque plus que la pleine lune et les loups-garous ! Pitié, de l'air... j'étouffe !
- Je ne plaisante pas, Commissaire, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a bien eu une conférence sur l’Opus Dei à Callac, au cinéma et de nouveau, un mercredi  !
- Harry, reprenons les choses calmement... Un mercredi ? Et alors, c’est la journée des mamans. Mais au point où vous en êtes, vous pensez peut-être à un gang des mères de famille qui cacheraient leur bombe de tagage dans les poussettes ? Arrêtez vos délires, Inspecteur. Je vous ai connu plus perspicace.
- Moquez-vous de moi tant que vous voulez, Commissaire, mais comme mon sixième sens me soufflait qu'il fallait suivre tout cela de très très près , j'ai envoyé sur le terrain deux de mes hommes. Ils avaient la consigne de se déguiser pour passer inaperçus...
- Ah oui ! et ils étaient déguisés en quoi, vos deux Dupont et Dupond ?
- EN NONNES !
Le commissaire est pris d’un fou-rire nerveux. Il en a les larmes aux yeux :
- EN NONNES ! Alors là, Harry , vous allez avoir ma peau. Vous aviez placé deux inspecteurs déguisés en NONNES dans le cinéma ?
- Parfaitement ! Ils avaient deux missions : recueillir des informations et créer une diversion afin que la séance ne dégénère pas trop car à Callac on a parfois le sang chaud...
- Vous ne cesserez pas de me surprendre Harry. Et qu’ont donc découvert vos deux Dupont et Dupond ?
- Pendant la conférence, pas grand chose. Le conférencier a récité son Wikipédia sur l’Opus Dei et les participants étaient bien connus de nos services. Des catholiques bon teint, proches de l’Institut de Locarn qui en sont encore à fêter la libération de Callac du 23 mars 2014 .
- La libération de Callac ?
- Ben oui, il y a des nostalgiques qui n’ont pas encore tout à fait digéré le Front Populaire de 36, la Victoire du 8 mai 1945 et surtout le programme social et économique mis en place par le Conseil national de la Résistance qui a suivi. Que voulez-vous, la défaite de la gauche aux dernières municipales dans cet historique bastion communiste, ils la vivent comme la vraie fin de la deuxième guerre mondiale.
- Bref, si on en revient à nos tags, personne de vraiment dangereux si je comprends bien.
- Je n’en suis pas si sûr. Cet acharnement à vouloir présenter une image lisse et transparente, ça ne présage rien de bon. On repeint la façade pour la rendre plus présentable mais la mérule est toujours dans les murs.
- Soit mais alors, qu’avez vous découvert ?
- Et bien, figurez-vous que pendant la conférence, une banderole a été accrochée devant le cinéma !
- Quoi ! Une banderole ? Par qui ? Vous les avez arrêtés ?
- Vous voilà soudain bien pressé... laissez- moi continuer, Commissaire. Sur cette banderole, il y avait de nombreuses inscriptions. Voici les photos :
-
« SI LE ROYAUME DES CIEUX APPARTIENT AUX PAUVRES, NUL DOUTE QU’AU VATICAN SE COMPTE UN NOMBRE CONSIDERABLE DE DAMNES »


« LA RELIGION EST A LA CROYANCE CE QUE LA PUBLICITE EST A LA CONSOMMATION »


« LIBEREZ VOUS . ENLEVEZ VOS CHAÎNES »


« ENFER CHRETIEN, DU FEU…
ENFER PAÏEN , DU FEU…
ENFER MAHOMETAN, DU FEU…
ENFER HINDOU, DES FLAMMES ….
A EN CROIRE LES RELIGIONS , DIEU EST NE RÔTISSEUR »
( VICTOR HUGO)


- C’est vraiment de Victor Hugo, ce brûlant pamphlet ?
- Oui, nous avons vérifié.
- Dites-donc, il s’en passe des choses à Callac, mais le moins que l'on puisse dire c’est que la presse locale est bien discrète sur tout ça. Vous pensez qu’elle peut subir des pressions ?
- Comme je reste un grand naïf, je dirai que non . Vous savez, cette semaine avec la Quinzaine Commerciale, la Foire Froide et, paradoxalement, les grands encarts publicitaires pour les opérations commerciales de Carhaix et de Rostrenen, l’espace médiatique réservé à Callac est déjà bien occupé!
- Revenons au coeur de notre enquête, Harry... Qu’en déduisez-vous à propos de ces tagueurs à répétition ? L'Opus dei pour nous mettre sur une fausse piste ? Des intellectuels ? des activistes ? des enseignants ?
- Pour l’instant, la banderole est au labo. Il est trop tôt pour en conclure quelque chose. Et le plus étrange reste à venir...
- Vous avez dit « étrange » ! Vous vous prenez pour Sherlock Holmes, mon cher Harry Sonn ? Je vous vois venir, vous vous attendez à une fibre textile ultra-secrète contenant des microbilles de nanoparticules ou bien un morceau du suaire de Turin ?
- Nous avons procédé aux analyses ADN.
- Ah ! d’accord, et donc le nominé est …
- Personne .
- Comment « personne » ? Ah oui, Nemo, le capitaine Nemo ou encore Ulysse et le Cyclope. Arrêtez vos élucubrations littéraires , Harry. ça commence à bien faire.
- Nous n’avons relevé aucun ADN, Commissaire.
- N'è ket posub !... Il y a bien des gens qui l’ont décrochée votre banderole ! Même si les coupables avaient des gants vous avez forcément trouvé des empreintes ADN, ne seraient-ce que les vôtres ou celles de vos inspecteurs-nonnes !
- Et bien non, Commissaire, nous n’avons relevé aucune empreinte de QUI QUE CE SOIT.
- Harry, ça commence à bien faire vos âneries. Vous allez peut-être me dire que c’est l’Ankou ?
- L’Ankou ?
- Oui, l’Ankou, le messager de la Mort, celui qui vient prévenir d’une fin prochaine. Vous ne connaissez pas l’Ankou, Inspecteur ?
- Si, dans les bandes dessinées.
C’est au tour de Harry Sonn de partir dans un fou-rire. Le commissaire n’apprécie pas du tout :
- Je vous rappelle qu’ici nous sommes en Centre-Bretagne, Harry, en basse Cornouaille (*). Et ici, on ne plaisante pas avec l’Au-delà. Moi, qui suis né à Saint-Servais, ville natale d’Anatole le Braz, auteur de la Légende de la Mort, je peux vous en apporter des charretées de témoignages sur l’Ankou. Je vous signale qu’ici, chacun sait que les morts évoluent au rythme des vivants et qu' aujourd’hui pour eux aussi finies les planches qui s’entrechoquent dans l’atelier du menuisier et les apparitions de la pie qui frappe au carreau. Tout cela, Harry, c’est du passé. Aujourd’hui, les morts utilisent le portable et les appareils numériques comme vous et moi, alors pourquoi pas les banderoles ?
L’inspecteur Harry Sonn reste sans voix devant la déclaration de son chef. Comment ces vieilles croyances culturelles peuvent-elles encore traverser un esprit aussi cartésien forgé à l’école de la République ? Cette histoire ne commencerait-elle pas à monter à la tête de son supérieur ?
Oui, ami lecteur, il est temps que tout cela se termine mais il n’en demeure pas moins que cette absence de traces ADN sur la banderole ne va pas faciliter la tâche de notre Harry... Viendra-t-il à bout de cette sombre histoire ? Vous le saurez bientôt...


                                               à suivre….
(*) Dans son emportement, le commissaire situe Callac en Basse-Cornouaille au lieu d'en Haute-Cornouaille. 
Merci à l'un de nos lecteurs de nous l'avoir signalé.



N.B. du HERISSON: deux nonnes très « olé, olé » sont vraiment venues troubler la conférence du mercredi 3 décembre sur l'OPUS DEI et une banderole taguée a réellement été accrochée devant le cinéma.


Pour vous faire une idée de ce qu'est l'Opus Dei sans doute plus objective que celle prêchée par le conférencier , le Hérisson vous conseille de regarder le film de Marcela Said et Jean de Certeau: « L'OPUS DEI, UNE CROISADE SILENCIEUSE ». 





Pour la compréhension du dessin qui suit, quelques précisions :
Le CILICE est une tunique ou une ceinture de crin ou de métal garnie éventuellement de clous ou de pointes de fer et portée à même la chair par mortification. Dans l'Opus Dei, les membres Numéraires et Agrégés utilisent le cilice tous les jours au moins pendant 2 heures pour mortifier et soumettre leur corps en accord avec celui qui dirige leur âme...









































lundi 1 décembre 2014

LETTRE OUVERTE A NOTRE CHER PROFESSEUR ou La goutte d’eau qui fait déborder le verre d’eau du Hérisson

Cher Professeur,

Depuis que le Hérisson Callacois a l’honneur de vous compter parmi ses lecteurs, vous avez subjugué bon nombre de  nos amis  par votre pertinence et vos connaissances à la Pic de la Mirandole, connaissances qui s'étendent des potins callacois à l'universalité de « L'Esprit des Lois » de Montesquieu . Vous aurez sans nul doute remarqué que vos commentaires ont déjà provoqué quelques réactions admiratives de leur part.
Concernant l’article sur les « gaz de chistr » du 15 juin 2014,  vous nous complimentiez sur « l’argumentation écologique » tout en nous réprimandant sur la partie économique. Ainsi  écriviez- vous :
« Rien à dire quant à l'argumentation écologique. Sur la partie économique, il y a plus à dire. Il ne doit pas y avoir de cours de finance dans les écoles communistes. Rocard préconisait des cours d'économie pour l'ensemble du secondaire, on en est loin. Tant qu'on laissera des élus/candidats écrire et dire des inepties économiques, les foules continueront d'être manipulées.
Vous qui êtes friands de citations, méditez celle-ci : "Il n'est pas indifférent que le peuple soit éclairé." Montesquieu »

Et c’est bien vrai, vous avez raison, Cher Professeur, il n’y avait pas de «  cours de finance» dans nos écoles « communistes » ( mais peut-être  votre main a-t-elle fourché et  vouliez-vous écrire écoles «  laïques  »? ).

C’est vrai ,  nos écoles « communistes » ne nous ont pas bien expliqué le potentiel de croissance et d’emploi que l’on crée :
- en détruisant pour reconstruire,
- en polluant l'eau, l'air, le sol  pour dépolluer  le sol, l'air, l'eau,
- en gaspillant plus de 25% des aliments pour que l’agriculture intensive continue de survivre,
- en détruisant les abeilles à force de pesticides pour permettre à des paysans chinois de polliniser à la main,
- en persistant à  utiliser l’amiante dont on connaît la toxicité depuis un siècle pour que la médecine puisse continuer à soigner des mesothéliomes,
- en reboisant  les forêts dévastées, poumon de la planète,  avec des palmiers à huile , des eucalyptus ou des épicéas,
- en recyclant, à peine achetés, les appareils atteints d’obsolescence programmée,
- en feignant de lutter  contre le gaspillage des ressources naturelles d’eau, de pétrole ou de métaux rares , créant  et entretenant ainsi de nombreux conflits qui alimentent  l’industrie de l’armement,
- en abusant  des nitrates pour pouvoir  récolter  les algues vertes sur les plages et recycler celles-ci en un engrais « écologique » qui, à son tour, viendra polluer les nappes phréatiques et ainsi  la boucle sera bouclée !,
- en persistant dans la voie nucléaire malgré Tchernobyl et Fukushima pour vendre des EPR beaucoup plus chers et tellement complexes qu’ils ne fonctionneront  peut-être jamais.

Hélas, Cher Professeur !  c’est que nos écoles « communistes » ne nous ont jamais appris à chiffrer :
- le coût de la pollution aux agents chimiques et aux pesticides,
- le coût de la déforestation et de l’urbanisation excessive, le coût des catastrophes naturelles et des migrations de population  liées  au réchauffement climatique global,
- le coût de la diminution  des insectes pollinisateurs  victimes de perturbations comportementales sous les  effets neurotoxiques des pesticides,
- le coût de l’intoxication à l’amiante,
- le coût du nettoyage des algues vertes,
- le coût de l'enfouissement des déchets nucléaires et de la démolition des centrales obsolètes.


C’est vrai que nos écoles « communistes » nous ont même appris que la Vie, la Civilisation, la Connaissance, la Culture, la Solidarité, la Santé, ça n’avait pas de prix ! Rendez-vous compte, Cher Professeur !

Depuis « le verre d’eau précieuse » de René Dumont (*), Cher Professeur, on entend vos amis railler avec arrogance les thèses défendues par les « écolos » , comme vous dites, pour ensuite les  prendre à leur compte  lorsque l’évidence est acquise et que cela peut « rapporter » sur le plan électoral. Ainsi Jacques Chirac interdisant l’amiante en 1997 alors que le danger  est officialisé depuis 1945.  Le même Jacques Chirac et son « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs»  à Johannesburg en 2002,  reconnaissant enfin l’ampleur du problème causé par l’accumulation des gaz à effet de serre produits par l’activité industrielle du siècle passé.

Pourtant, Cher Professeur, cela ne vous empêche pas de  continuer  à donner des leçons à ceux qui, malheureusement, n’ont pas cessé d’avoir raison depuis plus d’un demi-siècle.

Vous qui semblez avoir fréquenté d’autres écoles que nos écoles « communistes », vous a-t-on appris, qu’en fin de compte, c’est la Terre qui aura raison et non pas la Finance ?

Mais où serez vous, Cher Professeur, à ce stade d’évolution de notre planète ? Probablement au Paradis, entouré de vos saints amis,  tandis que nous croupirons aux portes du Yeun Elez .

Vous avez donc raison, Cher Professeur, à quoi bon se soucier du sort de nos arrière-arrière- arrière-arrière-petits…hérissons  qui nous aurons depuis longtemps oubliés...

Ces petits différends n'ayant en rien entamé  notre admiration pour votre grande clairvoyance, nous vous prions, Cher Professeur, d'agréer l'expression de notre considération distinguée.



(*)Lien pour visionner la vidéo de René Dumont :
 
http://www.ina.fr/video/I09167743

19 avril 1974
Candidat à l'élection présidentielle de 1974, René DUMONT, écologiste, tente de sensibiliser les téléspectateurs au gaspillage "Nous allons bientôt manquer de l'eau et c'est pourquoi je bois devant vous un verre d'eau précieuse puisque avant la fin du siècle si nous continuons un tel débordement elle manquera...". Il termine en buvant son verre d'eau.