Le Hérisson et les ( MAUVAISES ) NOUVELLES DE L’ECOLE DE LA REPUBLIQUE (suite) : LA FERMETURE DE LA CLIS DE CALLAC.

    Une CLIS a théoriquement pour vocation d’accueillir dans un établissement scolaire non spécialisé des élèves en grandes difficultés scolaires afin de leur permettre de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire « normal ». Les CLIS existent depuis 1991. A l’origine, cet acronyme signifiait Classe pour l’Intégration Scolaire, désormais il signifie officiellement Classe pour l’Inclusion Scolaire. Ce changement n’est pas anodin et surtout porteur de menaces: c’est l’aveu que l’Education nationale se satisfera de « caser » entre des murs d’école ces enfants  puisqu’ils sont , de droit, membres de la communauté scolaire sans se donner les moyens de les faire progresser en vue d’une réelle intégration dans le circuit scolaire dit « normal ». Et, de fait, tous ces enfants sont destinés à intégrer un IME, Institut Médico-Educatif, ou une ULIS, Unité Localisée d’Inclusion Scolaire .

     
     La fermeture de la CLIS de l’école de Callac  a  été annoncée le 18 avril 2014 lors de la présentation de la carte scolaire 2014-2015.La raison invoquée est son effectif insuffisant. Une CLIS peut accueillir 12 enfants et durant l’année 2013 -2014 la classe de Callac n’en comptait que 7. L’argument est machiavélique: on supprime en amont le psychologue scolaire du secteur puis on s’étonne qu’il y ait, en aval, moins d’élèves diagnostiqués. C’est comme si on cassait le thermomètre et qu’on assurait  que le malade est guéri car il n’a plus de fièvre…Gouvernement de droite, gouvernement de gauche, même combat!

     Que deviendront les enfants scolarisés  dans cette CLIS ainsi que ceux qui ,dans les années à venir ,auraient pu et dû l’ être  ? Les plus âgés intègreront un IME, quant aux autres, on les « casera » dans des classes où, faute d’enseignement spécialisé, ils régresseront et perturberont bien malgré eux le travail des autres élèves et celui d’un maître complètement démuni car le plus souvent il n’aura pas reçu la formation nécessaire à cette lourde tâche.

       Et l’administration se satisfera de cet état de choses puisque l’enfant sera « intégré » dans un cadre scolaire. Les statistiques seront sauves…Tout est question de vocabulaire…

       
      Devant la gravité de la situation de nombreuses actions ont éte mises en place: manifestations à l’école, défilés dans les rues ,distribution de tracts, dialogue  avec les automobilistes au rond-point de Kerguiniou, manifestation à l’Inspection académique, création avec les autres communes concernées par des fermetures de classe d’un «  Collectif  de défense des écoles publiques des Côtes d’Armor », campagne de signatures de soutien, lettres au ministre de l’Education nationale, au recteur d’Académie, au préfet et même remise en mains propres d’un courrier à Jean-Yves Le Drian lors de sa dernière visite en Bretagne. Sept irréductibles Callacois dont Carole Le Jeune ,notre ancienne maire avaient spécialement fait le déplacement pour cela.

     
     Résultat de toute cette énergie déployée? RIEN ! LA FERMETURE DE LA  CLIS EST MAINTENUE.

     
    Pourquoi  ces actions n’ont-elles pas abouti? Probablement  à cause d’un manque de visibilité de toutes ces manifestations. Peu de participants à chaque fois et toujours les mêmes: les parents concernés, quelques enseignants et leurs élèves, quelques anciens élus, zéro ou… un …ou …deux représentants de la majorité municipale. Le sujet n’est pas porteur : le handicap, c’est bien connu, ça n’arrive que chez les autres…et puis électoralement ce n’est pas très payant. On aurait aimé voir les nouveaux élus de la Municipalité et de la Communauté de communes (tout le canton de Callac devrait se sentir concerné) prendre le problème à bras le  corps et être sur tous les fronts. Au lieu de cela Madame la Maire a beaucoup «  délégué » comme si cette bataille ne la concernait que de très loin .

      
    Nous ne pouvons, bien sûr, nous les hérissons, nous empêcher d’avoir une pensée pour Jean -Yves: cela aurait été un combat à sa mesure.                                                                                                    

   Ce combat-ci semble perdu mais d’autres malheureusement s’annoncent. D’autres fermetures de classes se profilent à l’horizon à cause de la baisse des effectifs. Soyons vigilants et actifs, c’est  l’avenir de notre école publique et celui de nos enfants qui est en jeu, ne comptons sur personne d’autre que sur nous-mêmes pour les défendre.