Mais
quel est ce soudain feu intérieur qui semble habiter désormais nos
nouveaux élus ? Quel mystérieux gourou, quelle mystérieuse
prêtresse, leur a fait découvrir les enchantements du Sacro-Saint
Règlement ? Jusqu’à présent
on pensait que la droite était plus attirée par la dérégulation
libérale. On avait plutôt l’habitude de l’entendre combattre la
lourdeur administrative et l’enchevêtrement tatillon des normes
européennes qui empêchent le paysan de cultiver, le chef
d’entreprise d’investir et le particulier de pisser dans son
jardin.
C’est
pourtant sous le signe du Règlement
que s’est déroulé ce conseil municipal du 18 mai 2015 :
-
la mise en conformité du barrage de la Verte Vallée se poursuivra
avec le remplacement de la vanne de fond qui est bloquée depuis une
bonne vingtaine d’années. Ces travaux s’ajoutent aux travaux
effectués en 2014 sur la vanne latérale. L'urgence n'était donc
pas évidente mais c'est le Règlement
!
-
dans une partie de l'ancien collège destinée à devenir un bâtiment
multifonctions accueillant, entre autres, des associations comme, par
exemple, l'école de musique sera installé un ascenseur avant même
qu'y soit réalisé l'aménagement des diverses salles, aménagement
qui ne pourra être effectué que dans … un certain temps, compte
tenu des capacités budgétaires de la commune. Sur ce point, la
minorité s’est donc abstenue jugeant qu’il aurait été
préférable de réaliser en priorité l’ascenseur au premier étage
de la salle des fêtes, équipement qui aurait eu le mérite d’être
utile dès sa réalisation, et elle a souligné de nouveau qu'il
aurait été plus logique de concevoir les travaux du futur bâtiment
multifonctions dans leur globalité. Mais là encore on s'en tiendra
sans discuter au RRèglement !
-
a été évoquée l’indemnité représentative de logement due aux
« instituteurs » pour 2014 depuis que nos professeurs d’école
(oui, maintenant on ne dit plus instituteurs) n’occupent plus les
logements de fonction comme « dans le temps ». En réalité, l’Etat
verse une somme supérieure à cette indemnité communale au travers
de la DSI ( Dotation Spéciale Instituteur) ce qui fait que la
commune ne débourse pas un euro. Mais on vote quand même, c’est
le RRRèglement !
-
c’est aussi en vertu du Sacro-Saint
Règlement qu’un agent
de la commune supportera une partie des frais de sa formation « BAFA
» qui doit lui permettre d’intervenir dans l’organisation des
TAP ( vous vous rappelez les TAP que madame le maire avait promis de
refuser…). Pourtant le conseil municipal du 15 décembre 2014 avait
voté à l’unanimité la prise en charge de l’ensemble de cette
formation pour un montant de 1000 €. Motif aujourd'hui du refus :
l’agent aurait changé les dates du stage à sa convenance sans en
informer la hiérarchie ! En réalité, la formation initiale ayant
été annulée, l’agent a été dirigé vers un autre organisme
afin que son BAFA soit validé en temps et heure pour être
opérationnel à la rentrée prochaine. Mais la nouvelle majorité n'
est plus à une contre-vérité près ! Enfin, la démarche n’étant
pas tout à fait réglementaire, l’agent, seul, en supportera les
conséquences ! C’est le RRRRèglement
!
Je
vous épargne le tarif de la TLPE (Taxe Locale sur la Publicité
Extérieure), les contrats d’entretien des appareils de chauffage
au fuel et au gaz, l’ajustement du passif du budget communal de
32.63 € : le conseil municipal, lui, y a eu droit dans le détail :
c’est le RRRRRèglement !
On
s’attendait à une nouvelle joute oratoire sur l’ajustement des
honoraires de l’architecte concernant le nouveau-ancien projet
d’aménagement du site de la Verte Vallée (tiens ! On ne dit
plus, foirail ? Pourtant ça apportait de la nouveauté par rapport
au projet initial ! )
Sur
ce point aussi, la minorité s’est abstenue, suite logique de sa
précédente abstention sur la partie investissement du Budget
communal 2015. Elle a rappelé qu' elle s’abstiendrait sur toutes
les délibérations qui se rapporteront à ce projet. Madame le
maire, qui a déjà oublié sa campagne de dénigrement dudit projet,
a ironisé sur cette abstention et en a fait repréciser les raisons,
ce qui ne l'empêchera pas, se régalant d'avance, de demander lors
des prochaines délibérations : « Qui est contre ?, qui est pour ?,
qui s’abstient? ». Mais voyons, c’est juste à cause du
RRRRRRèglement !
A
noter que l’enveloppe initiale de 450 000 E TTC votée à
l’unanimité par l'ancien conseil municipal est passée à environ
600 000 € TTC... pour l’instant !
Une
bonne nouvelle côté voirie. Compte tenu de l’effondrement du prix
de l’enrobé, le programme complet sera réalisé, tranche ferme et
tranche conditionnelle. Les habitants du Peulven et de Kerlias vont
pouvoir fêter ça à la Fête des voisins.
Cet
effondrement des prix est en partie dû à la baisse du pétrole et
donc du liant utilisé pour la fabrication de l’enrobé mais il
s’explique surtout par la concurrence suicidaire que se livrent les
entreprises de voirie. Il s’agit d’emporter à tout prix le
marché en priant le dieu « Finance » pour que les fonds de
pensions ne leur tombent pas sur la tête. Mais comme disait Hubert
en tombant d’un immeuble de 50 étages dans le film de Mathieu
Kassovitz, La Haine, « jusqu’ici tout va bien… jusqu’ici tout
va bien… jusqu’ici tout va bien… »
Quelques
décisions sociales se sont glissées à travers les mailles de
toutes ces considérations budgétaires : le renouvellement de
l’adhésion au fonds de solidarité pour le logement; on a entendu
madame le maire parler à ce sujet de « retour sur investissement »
moins bon que l’année précédente ( c-à-d une baisse de l'écart
entre ce que donne la commune et ce que reverse le fonds de
solidarité sur Callac ). Ou Madame le maire a un sens de l'humour
très noir ou elle est vraiment prête à se réjouir de grapiller
quelques euros sur le dos de gens qui ne peuvent plus se loger ou
payer l’eau et l’électricité. Comme on aimerait au Hérisson
que ce retour sur investissement soit le plus mauvais possible à
Callac !
La
subvention pour les sinistrés du Népal s’est répartie, après un
petit débat, entre le Secours Populaire et les pompiers des Côtes
d’Armor. Madame le maire aime bien le Secours Populaire... Dans la
foulée, il a été répété qu'il n'y aurait plus aucune dérogation
accordée aux associations concernant les dates limites de demandes
de subventions. Le RRRRRRRèglement
c'est le RRRRRRRèglement !
Denis
Lagrue n’a pas pu s’empêcher de demander des nouvelles des boues
qui sont entreposées en bordure du plan d’eau depuis 8 mois et qui
commencent à se végétaliser annonçant les prémices du futur
aménagement paysager. Jean Paul Le Louët, à l’origine de cette
hasardeuse opération, a trouvé la situation « drôle » et promis
de donner les éléments d’information à la prochaine commission.
L’agriculteur bio qui devait réceptionner ces boues en l’absence
d’analyses, n’aurait peut-être pas trouvé ça aussi « drôle
». Et puis on n'a pas manqué de souligner que la faute en'était à
la préfecture puisque c'est elle qui avait demandé que ces boues
soient dirigées vers un centre de traitement : la municipalité
n'était donc pas responsable du retard ! ( Tiens,tiens ... le
RRRRRRRRèglement ne serait-il
une bonne chose, Monsieur le premier adjoint, que lorsqu'il vous
arrange ?)
Mais
ce qui est vraiment amusant, c’est que l’ordre du jour du
prochain conseil municipal porte notamment sur l’extension du
périmètre NATURA 2000. De quoi donner des boutons à pas mal
d’agriculteurs ou de riverains, plutôt de droite, peu convaincus
de l’intérêt des contraintes environnementales exigées par «
ces c…….. de fonctionnaires européens à Bruxelles ».
En
ce qui concerne ce dernier point, le Hérisson ne se plaindra pas de
l'application du règlement quand il ne signifie pas « petit doigt
sur la couture du pantalon » mais plutôt « petits chemins de
traverse qui sentent bon la noisette et la vie » !
D'ailleurs,
si on en juge par la vidéo ci-dessous, « le petit doigt sur la
couture du pantalon » ça en cache des choses !
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