«Je
vois très bien que le talent n'a de valeur que parce que le monde
est enfantin.
Si
le public avait la tête assez forte, il se contenterait de la
vérité.»
Ernest
RENAN
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Ses
cheveux encore blonds tirés vers l'arrière en une
«cuche» désinvolte à la façon de ces artistes que la quarantaine
inquiète mais qui veulent faire croire qu'elles l'assument, madame
le maire promène un regard circulaire et satisfait sur la haie de
bras et de doigts dressés alignés devant elle comme une lisière
bordant l'un des nombreux et précieux coins à champignons dont elle
a fait son domaine.
S'il
n'était si tard, sa tenue pourrait d'ailleurs donner à penser
qu'elle revient d'une cueillette. Madame le maire, telle une
Marie-Antoinette aux champs, aime, en effet, à cultiver un certain
négligé qui contraste avec son port de tête altier et son
élocution parfaite.
Les
lunettes juchées sur le bout du nez, les yeux enfoncés au fond des
orbites par le froncement prononcé des sourcils, madame le maire,
contemplant ce spectacle tant attendu et espéré, semble
savourer dans la plénitude cette autorité qu'elle exerce enfin sans
entraves.
« Voilà,
songe-t-elle sans doute, une réunion du conseil comme je les aime :
semblable à une classe d'école primaire, enfin, pas comme ces
classes d'aujourd'hui, avec des gamins agités, impolis, turbulents
et indisciplinés et des «professeurs des écoles» en
mini-jupes tout aussi ingérables que leurs élèves, non, une
classe à l'ancienne, comme à Bothoa, avec de la discipline, des
leçons de morale, de la forme plutôt que du fond et surtout de
l'orthographe. Peu importent les idées pourvu qu'on ait une
orthographe et une syntaxe correctes. Les idées, on peut toujours en
changer, mais l'orthographe doit rester immuable, une rampe à
laquelle s'agripper pour ne pas être entraîné dans le flot
vertigineux de la créativité ou du «n'importe quoi» de certains
forums ou de certains blogs de ce suppôt de Satan que peut
devenir parfois l'internet. »
Et
c'est vrai qu'aujourd'hui, question obéissance et respect des
règles, madame le maire est servie. Pourtant, son plus fidèle
soutien est absent : celle qui accourt à la rescousse au moindre
dérangement, à la moindre perturbation, à la moindre contrariété,
celle qui semble tellement précéder ses pensées qu'on peut se
demander si ce n'est pas elle qui les lui insuffle .
Malgré
cette absence, madame le maire est sereine car une chose plus que
toute autre la ravit : les quatre chaises vides de la minorité...
les quatre trublions de la classe sont absents ! Elle va pouvoir
enfin dérouler son ordre du jour en toute tranquillité : pas
de remarques, pas de contradiction, pas de questions gênantes qui
puissent la mettre dans l'embarras. Les quatre cancres boudent depuis
qu'elle a sanctionné, paraît-il, injustement, cette petite
contractuelle en CDD qui a l'impudence de défendre ses droits. «Non
mais, où va-t-on si le personnel commence à nous tenir tête ?»
semble-t-elle penser. Mais CHUT ! surtout pas un mot sur tout cela,
jouons la grande scène de l' indifférence. Quelques sourires
dans le «public» (trois courageux et deux ou trois journalistes)
montrent que personne n'est dupe, la ficelle est tellement grosse !
En
attendant, c'est le premier conseil qui va se dérouler comme elle en
rêve depuis les dernières élections : dans l'ordre et la
discipline. Ne sont-ils pas mignons tous ces petits conseillers qui
dressent leur petit index vers le plafond dans un même élan dès
que madame le maire appuie sur le bouton ? Il y en a bien
quelques-uns qui oublient de lever leur deuxième petit doigt quand
ils ont une procuration et puis aussi il y a, pour montrer à la
maîtresse qu'il maîtrise le sujet, quelques interventions
intempestives du premier de la classe très vite remis à sa
place par un haussement d'épaules ou deux ou trois mots cinglants.
Il faut bien apporter un peu de piment au spectacle car, quel affront
si le «public» piquait du nez en écoutant le monologue de la
tête d'affiche ! Alors on sort le grand jeu !
Madame
le maire paraît ressentir le vertige de cette domination enfin
assouvie qui semble se répandre sur le conseil comme une lave
épaisse sur les flancs d'un volcan après l'éruption si longtemps
contenue et, c'est donc dans un état de béatitude extrême, qu'elle
enfile les délibérations et la litanie des «15 pour, 0 contre»
agrémentées de quelques perfidies à l'endroit de l'ancienne
majorité car il n'y a pas de petit plaisir, n'est-ce pas ?
Sont
ainsi votés à l'unanimité («15 pour, 0 contre», vous
l'aurez compris) les points suivants :
- l'interdiction des portables et des tablettes pendant les réunions du conseil municipal. Le smartphone est pourtant devenu un instrument de travail indispensable pour certains : rechercher une donnée, la signification d'un sigle, consulter son planning, ses notes.. Il est bon de préciser que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de Soissons au dernier conseil est un SMS reçu par Carole Le Jeune et expédié par son mari hospitalisé la veille et opéré le jour-même. La lecture du message a duré quelques dizaines de secondes mais a été exploitée par madame Bouillot comme prétexte afin de justifier la suppression des portables et lui permettre de déclarer dans l’ECHO : «La dernière fois, nous avons tous été chiffonnés par l’attitude de certains qui ont passé le conseil municipal à regarder leur portable. C’est d’une impolitesse rare.». En réalité, madame le maire semble être atteinte depuis quelque temps d'une paranoïa suraiguë déclenchée par ce type d'appareils. «Sa» réunion sur le projet minier n'en est-elle pas une autre preuve ? N’a-t-elle pas exigé de tous les élus présents qu'ils éteignent leur portable et ne les a-t-elle pas menacés de procès si des enregistrements étaient effectués ? Considère-t-elle que tous ses collègues sont tous de grossiers personnages comme elle veut le faire croire de la minorité municipale callacoise ? La vraie cause de la phobie des téléphones mobiles de notre maire ne serait-elle pas … LA PEUR DE L'ENREGISTREMENT ? Mais de quoi a-t-elle peur ou qu'a-t-elle à cacher... ?
- le refus d'accorder la gratuité de la salle des fêtes à l'association Callac Culture pour compenser la perte de 470 € lors de l'apéro-concert du mois de mai dernier. La situation sera, paraît-il, réexaminée au moment du prochain budget : si le bilan n'est pas satisfaisant, l'association pourra demander une subvention exceptionnelle. Et, sait-on jamais, madame le maire qui a déploré le peu de fréquentation à ces apéros-concerts décidera-t-elle, peut-être, d'ici là de les honorer de sa présence... ?
- la répartition du Fonds national de Péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) dont les orientations font suite à la réforme sur la taxe professionnelle de 2011. L’augmentation de 51 684 € par rapport à 2014 de ce fonds, permettra une recette supplémentaire pour Callac de 4772 € tandis que la communauté de communes percevra l’essentiel de cette augmentation soit 38 911 € en plus ce qui permettra de rétablir une trésorerie un peu plus saine.
- le redéploiement des subventions accordées par le Conseil Général à la communauté de communes dans le cadre du contrat de territoire. Il était prévu une deuxième tranche d’extension du Parc d’Activités de Kerguiniou et les études du projet d’aménagement numérique en Très Haut Débit sur le canton. Cette extension (deuxième tranche) étant abandonnée en raison de l'insuffisance de remplissage de la première tranche et les études étant prises en charge dans le cadre d’un autre financement, ces subventions d'un total de 245 554 € seront redéployées entre les communes. Callac propose donc d’inscrire, dans le cadre de cette « revoyure » ( désolé, c’est le terme technocratique !) du Contrat de Territoire, les travaux de traitement de la mérule, diagnostiquée dans l'Eglise en 2014 (et non il ya 5 ans comme a persiflé Madame le maire).
- la convention avec le SDIS (les pompiers) qui permettra de minorer la «contribution incendie» de la commune en proportion des heures de mise à disposition de ses agents municipaux pompiers volontaires qui constituent, soit dit en passant, le dernier rempart à la dégradation de l’offre de soins sur notre canton.
La comédie, pardon, le conseil, a duré 40 minutes. La messe est dite. Le rideau est tombé. Circulez, y'a plus rien à voir.
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AVERTISSEMENT :TOUTE
RESSEMBLANCE ENTRE LE HERISSON CALLACOIS ET LA MINORITE CALLACOISE
N’EST PAS PUREMENT FORTUITE CAR CES DEUX VILAINS EMPÊCHEURS DE TOURNER EN ROND S’APPUIENT SUR DES
PERSONNAGES EXISTANT OU AYANT EXISTE ET DES FAITS REELS .
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Après P.CHAUVEL ET M.RIOU voilà B.LEJEUNE qui fait son apparition
RépondreSupprimerdans le hérisson .
Vos sources semblent s'épuiser .
Vous auriez pu comme moi lui souhaiter un bon rétablissement.
Peut être dans votre prochaine édition